À peine assermenté comme président du Paraguay, l'homme d'affaires Horacio Cartes a annoncé qu'il fera don de son salaire à une oeuvre de charité. Une annonce qui frappe l'imaginaire dans un pays où une personne sur trois vit sous le seuil de la pauvreté. Mais le nouveau président traîne aussi la réputation d'avoir fait fortune grâce au blanchiment d'argent et au trafic de drogue.

Opportuniste

Les adversaires du nouveau président du Paraguay l'ont accusé d'être un opportuniste. On a rappelé qu'Horacio Cartes, 57 ans, n'avait même jamais voté aux élections avant 2010. Il a été élu en avril dernier avec 46% des voix. L'un des hommes les plus riches du pays, il s'était engagé pendant la campagne électorale à faire don de son salaire. C'est finalement un organisme qui vient en aide à des patients en phase terminale qui touchera la paie du président, soit 10 000$ par mois pour les cinq prochaines années.

Libertad

Horacio Cartes est président et fondateur du conglomérat Grupo Cartes, qui possède une vingtaine d'entreprises dans les secteurs bancaires et agroalimentaires. Le groupe détient le plus important fabricant de cigarettes au pays. Cartes est aussi propriétaire de l'un des clubs de soccer les plus prestigieux au Paraguay, le club Libertad. Le nouveau président est également à la tête de la principale banque du Paraguay. Pendant les élections, en avril dernier, M. Cartes s'était engagé à créer des emplois grâce à son expertise d'homme d'affaires.

Pauvreté

«Nous avons déclaré la guerre à la pauvreté et ce gouvernement n'acceptera aucune trêve», a déclaré Horacio Cartes lors de sa victoire électorale. Le Paraguay compte 6,2 millions d'habitants dont 32% vivent sous le seuil de la pauvreté. Le revenu annuel moyen par habitant est de 3290$ US. Le nouveau président mise entre autres sur la culture du soya, qui connaît une croissance importante, pour créer des emplois.

Drogue

Au fil des ans, Horacio Cartes a fait face à plusieurs allégations voulant qu'il ait bâti sa fortune grâce à des activités illégales. En 2010, WikiLeaks a notamment publié un câble dans lequel le département d'État américain affirmait qu'il dirigeait alors un réseau de trafic de drogue et de blanchiment d'argent. En 1986, il a été emprisonné pendant 60 jours dans une affaire de fraude bancaire pour laquelle aucune accusation n'a finalement été retenue. Selon un autre câble diplomatique, la Drug Enforcement Agency, aux États-Unis, aurait aussi enquêté sur lui.