Le gouvernement de l'État mexicain du Guerrero (sud) vient de légaliser des groupes d'auto-défense constitués récemment dans certaines communautés rurales indigènes pour protéger la population contre le crime organisé et pallier les insuffisances des polices municipales ou régionales.

Le gouverneur de l'État, Angel Aguirre Rivero, a annoncé mardi la signature d'une convention permettant aux groupes de civils armés, créés en janvier dans la municipalité d'Ayutla puis dans d'autres communautés du Guerrero, de collaborer aux tâches officielles de sécurité publique.

Il pourront recevoir des salaires, de l'équipement et une formation, dans le cadre d'un Système sécurité citoyenne (SSC), à condition de respecter certaines normes.

«À partir de la signature de cette convention (...), les groupes d'auto-défense devront inscrire leur participation dans un cadre légal. Le SSC ne pourra en aucune manière participer à des événements d'ordre politique, ni mettre en place des barrages, et ses membres ne pourront pas avoir le visage masqué», a indiqué le gouverneur à la presse.

Le gouvernement du Guerrero constitue ainsi une nouvelle structure policière, parallèle à celle qui existe déjà depuis 17 ans dans 12 municipalités indigènes.

L'un des leaders du mouvement, Bruno Placido Valerio, a assuré que se terminait ainsi la phase de l'auto-défense. «Dans ce mouvement il n'y pas de guérilla, pas de narcotrafiquants, pas de main occulte. Nous nous sommes créés pour assurer la sécurité aux citoyens et nous allons maintenant rendre transparent notre mouvement», a-t-il assuré.

Cette décision du gouverneur du Guerrero intervient deux semaines après une grande manifestation d'enseignants à Chilpancingo, la capitale de l'État, à laquelle des «policiers communautaires» avaient pour la première fois participé armés, à l'extérieur de leurs communautés. Les enseignants hostiles à la réforme éducative, ces policiers et d'autres organisations sociales avaient annoncé à cette occasion la création d'un «Mouvement populaire du Guerrero».

Cet événement avait suscité la crainte, exprimée dans les milieux politiques et la presse, d'une politisation des polices communautaires ou des groupes d'auto-défense, ainsi que de leur possible manipulation par des groupes politiques extrémistes ou par des narcotrafiquants.