La Bolivie a annoncé samedi qu'elle allait «dans les prochains jours» traduire le Chili devant la Cour internationale de justice de La Haye pour récupérer l'accès à l'océan Pacifique, perdu il y a plus de 130 ans après une guerre.

«J'ai décidé que dans les prochains jours une commission se rendra à La Haye pour présenter formellement la demande de la Bolivie de récupérer l'accès à la mer», a déclaré le président bolivien Evo Morales, lors des cérémonies du «Jour de la Mer», qui chaque année commémorent la revendication historique de la Bolivie pour un accès maritime.

La Bolivie, pays andin et amazonien, le plus pauvre d'Amérique du Sud, est enclavée depuis plus de 130 ans, après avoir perdu 120.000 km2 de son territoire, dont une bande de 400 km de littoral, à l'issue de la Guerre du Pacifique (1879-83) perdue, avec le Pérou, contre le Chili.

«La Bolivie ratifie sa décision irrévocable et souveraine de retourner à l'océan Pacifique, la revendication maritime est un droit inaliénable du peuple bolivien», a souligné le président Morales dans son discours.

Depuis que M. Morales a annoncé en 2011 son intention de faire des démarches devant la justice internationale sur cette revendication, le ton s'est durci entre les deux pays.

La semaine dernière, Evo Morales a affirmé que tenter de dialoguer avec le gouvernement chilien sur ce thème constitue «une perte de temps».

Pour sa part, le président chilien Sebastian Piñera a réagi samedi à l'annonce de La Paz dans une déclaration publique à Santiago et réitéré la position de son gouvernement.

«Face aux éventuelles demandes que peut présenter la Bolivie devant les tribunaux internationaux, le Chili avec l'aide de son peuple défendra avec toute la force de l'unité nationale, l'histoire et la vérité, son territoire, sa mer, son ciel et aussi sa souveraineté», a martelé le président chilien.

«Je veux qu'il soit bien clair que le Traité de Paix et d'amitié de 1904 a été librement signé et ratifié, tant par le Chili que par la Bolivie et est aujourd'hui pleinement en vigueur», a souligné Pinera.

Le «retour à la mer», une revendication historique de la Bolivie, est un des thèmes récurrents du gouvernement du président Evo Morales, premier président amérindien du pays et un des dirigeants de la gauche radicale latino-américaine.