Des centaines d'opposants au gouvernement du Venezuela ont manifesté samedi pour exiger des réponses sur l'état de santé du président Hugo Chavez, toujours à l'écart du public et hospitalisé dix semaines après sa dernière chirurgie contre le cancer.

Des leaders de l'opposition ont critiqué le secret qui entoure le diagnostic et le traitement de M. Chavez, affirmant que plusieurs Vénézuéliens veulent que le gouvernement soit plus transparent au sujet de la condition du président. Le maire de Caracas, Antonio Ledezma, était présent à la manifestation et a déclaré que «la nation exigeait la vérité».

Il a notamment soutenu que «personne ne croyait» que des responsables gouvernementaux avaient eu une rencontre de plusieurs heures avec le président la veille.

Le vice-président Nicolas Maduro avait déclaré vendredi soir que lui et d'autres responsables gouvernementaux avaient rendu visite à M. Chavez pendant cinq heures dans l'hôpital militaire de Caracas où il est soigné.

M. Chavez n'a pas pris la parole publiquement depuis avant sa chirurgie du 11 décembre, et il a seulement été aperçu dans quelques photographies distribuées par le gouvernement.

M. Maduro a insisté à la télévision samedi que M. Chavez était toujours à la tête du pays.

«Il n'y a qu'un commandant en chef ici, il n'y a qu'un président», a-t-il déclaré. «Plus tôt que tard, nous aurons ici notre commandant Chavez, continuant son commandement de la révolution bolivarienne», a-t-il ajouté, en référence au mouvement socialiste que le président mène depuis 14 ans.

Le vice-président a ajouté que même si M. Chavez respirait à l'aide d'un tube trachéal, ce qui l'empêche de parler, il peut communiquer avec ses adjoints d'autres manières et «nous donner des ordres par écrit».

Le gouvernement n'a pas donné de détails sur le traitement que M. Chavez reçoit et n'a pas identifié le type ou la localisation exacte des tumeurs qui lui ont été enlevées de la région pelvienne.

M. Maduro a dit que Chavez examinait des décisions de politiques publiques avec d'autres responsables gouvernementaux, incluant des «actions économiques» dont les détails seront dévoilés au cours des prochains jours.

Il a affirmé que le gouvernement confrontait «la guerre économique de la bourgeoisie», alors que l'inflation dépasse les neuf pour cent et que la monnaie du pays continue de perdre de la valeur face au dollar américain dans le marché noir. Il n'a pas donné plus de détails sur les mesures économiques que prévoit proposer le gouvernement.

Les supporters de l'opposition présents à la manifestation ont dénoncé les mesures économiques récentes du gouvernement, dont une dévaluation du bolivar, la monnaie du pays.