Le président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a menacé samedi de mettre fin aux négociations de paix avec la guérilla des FARC s'il n'y avait pas de progrès dans les pourparlers qui visent à résoudre un conflit de près d'un demi-siècle.

«Tant que nous progressons, nous serons satisfaits. Si nous ne progressons pas, alors nous quittons la table», a averti M. Santos lors d'un discours à Santa Barbara, une localité située dans le département d'Antioquia (nord-ouest).

Le gouvernement colombien et la rébellion marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont lancé officiellement en octobre un processus de paix en Norvège avant d'ouvrir le mois suivant des négociations qui se déroulent à Cuba, autre pays garant des pourparlers.

«J'espère que nous continuerons à progresser. Les règles du jeu sont très claires. Il n'y a ici ni trêve d'aucune sorte, ni militaire ou judiciaire, pas même verbale. Ce sont les conditions que nous avons posées depuis le début», a ajouté le président colombien.

À l'ouverture des discussions à Cuba, les FARC ont décrété un cessez-le-feu durant deux mois et proposé un arrêt des hostilités, une option exclue par M. Santos avant de parvenir à un accord. Les autorités entendent ainsi maintenir la pression sur la guérilla, dont les effectifs sont estimés à 8000 combattants après 48 ans d'existence.

Le discours du chef de l'État intervient au lendemain de la publication d'une lettre du chef des FARC, Timoleon Jimenez, dans laquelle le dirigeant des rebelles lui demande de ne pas laisser le processus de paix «s'embourber».

«Ce que nous attendons, c'est de continuer à avancer à Cuba pour parvenir à des accords. C'est ainsi que la paix se signe et pas avec des lettres, des expressions ou des manifestations», a insisté M. Santos.

Le conflit interne, qui mêle des guérillas et des groupes illégaux en Colombie, a fait depuis cinq décennies quelque 600 000 morts, 15 000 disparus et près de 4 millions de déplacés, selon des chiffres officiels.

Les négociations de paix portent sur plusieurs points sensibles: le développement rural, la lutte contre le trafic de drogue, la représentation politique des ex-guérilleros, et la réparation des victimes.