Le président cubain Raul Castro a présidé mardi un grand défilé du 1er mai à La Havane, aux côtés de près de 2000 invités étrangers et «des centaines de milliers» de Cubains venus célébrer la fête du Travail.

Vêtu de la traditionnelle guayabera (chemise longue à quatre poches) blanche, le président cubain a salué les participants au défilé qui a débuté à 7 h 30 sur la place de la Révolution de la capitale, sur le thème «préserver et perfectionner le socialisme».

Près de 2000 invités de 117 pays et 209 syndicats et organisations diverses participaient à ce défilé, une des fêtes les plus importantes de l'année pour le régime communiste cubain.

Des «centaines de milliers» de personnes, a affirmé la télévision cubaine, ont défilé sur la place de la Révolution, où, selon les participants, il y avait plus de monde que lors de la messe publique du pape Benoît XVI qui avait réuni quelque 300 000 personnes fin mars.

«Nous appelons à travailler avec ordre, discipline et exigence», a lancé le secrétaire général de la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), Salvador Valdés, unique orateur de la journée.

La continuité du régime communiste «dépend de notre capacité à rectifier nos erreurs», a ajouté le patron du syndicat unique cubain.

Une demi-heure plus tôt, un défilé similaire était organisé à Santiago de Cuba, à 900 km au sud-est de La Havane, présidé par le numéro deux du régime, José Ramon Machado Ventura. D'autres défilés étaient également organisés dans les 15 capitales provinciales du pays.

Après avoir succédé au pouvoir à son frère Fidel en 2006, Raul Castro a lancé une série de réformes destinées à «actualiser» le modèle économique cubain, en réduisant notamment le secteur étatique et en l'ouvrant à l'économie de marché.

Les travailleurs indépendants, qui étaient plus de 370 000 fin mars, dont quelque 300 000 affiliés à la CTC, ont participé en nombre au défilé de La Havane, a souligné la télévision publique.

La mobilisation des participants a toutefois été dénoncée par des militants d'opposition questionnant leur sincérité et leurs motifs de réjouissance.

«Il n'y aura ni surprise, ni nuance, mais seulement une volonté de réunir et montrer des centaines de milliers de participants comme un choeur unanime appuyant le régime», a ainsi affirmé la blogueuse Yoani Sanchez.

«La situation actuelle et les perspectives des travailleurs ne sont pas flatteuses, il n'y aucune raison de célébrer quoi que ce soit», a pour sa part estimé l'économiste d'opposition et ancien prisonnier politique Oscar Espinosa Chepe.