L'ouverture du testament d'Augusto Pinochet, décédé fin 2006, n'a rien révélé de la fortune laissée par l'ex-dictateur chilien, car le document d'une demi-page ne contenait que des instructions sur un changement d'exécuteur testamentaire, a rapporté mercredi une source judiciaire.

Le testament a été ouvert par un notaire de Santiago du Chili en présence de deux témoins, sur ordre d'une magistrate du tribunal civil de Santiago saisie par l'État, qui tente de déterminer l'origine de la fortune de Pinochet, estimée à 26 millions de dollars.

«Le testament a été ouvert et il mentionne exclusivement une modification de la personne chargée de son exécution», a annoncé à la presse Alvaro Quintanilla, avocat du Conseil de défense de l'État (CDE), qui représente l'État chilien.

L'avocat a précisé que ce document avait été modifié par Pinochet en 2005, soit un an avant son décès, alors que la justice tentait déjà de déterminer le montant de sa fortune. Il stipule que Julia Hormazabal remplace l'avocat Oscar Aitken comme exécuteur testamentaire.

Le document «ne contient aucune référence à une distribution de biens, qui doit probablement être contenue dans le testament auquel se réfère cette modification, qui est un testament de l'année 2002 déposé devant un autre notaire», a ajouté M. Quintanilla.

Selon lui, une nouvelle requête sera déposée prochainement devant la justice, qui pourrait autoriser l'ouverture de cet autre document dans trois ou quatre mois.

La fortune d'Augusto Pinochet est estimée à 26 millions de dollars, dont 20 millions déposés sur des comptes bancaires à l'étranger. Le reste est constitué de biens immobiliers et d'argent déposé au Chili. Tout a été saisi par la justice, qui espère récupérer un maximum des fonds pour payer des retards d'impôts et financer d'éventuelles indemnisations de victimes de la dictature (1973-1990).

La famille de l'ancien dictateur n'a jamais souhaité consulter le testament. Après la mort du général, à 91 ans, sa veuve et ses cinq enfants ont adopté un profil bas et assurent qu'ils font face à une situation économique précaire. Sa fille Jacqueline a raconté dans la presse avoir dû vendre ses bijoux et ses meubles pour survivre.

L'ancien dictateur, décédé alors qu'il était poursuivi par la justice, n'a jamais été condamné pour les 3000 morts et disparus sous son régime.