Trente-et-un détenus ont été tués mercredi au cours d'une bataille rangée dans une prison du nord du Mexique, ce qui porte à 58 en moins de trois mois le nombre des morts dans ce type d'affrontement dans cette région de conflits entre trafiquants de drogue.

Mercredi après-midi, à la prison d'Altamira, ville de l'État du Tamaulipas (nord-est) située sur le golfe du Mexique, une «rixe collective» a fait 31 morts et 13 blessés parmi les prisonniers, selon un communiqué des autorités régionales.

Cette prison héberge environ 3000 détenus -hommes et femmes- pour une capacité théorique de 2000 places.

Nombre de ces détenus appartiennent aux deux organisations rivales de trafiquants de drogue qui se disputent le territoire de cette région: le cartel du Golfe et ses anciens alliés de «Los Zetas», un groupe criminel créé dans les années 90 et dirigé par d'anciens militaires d'élite de l'armée mexicaine.

Selon la version officielle, les incidents se sont produits dans la partie réservée aux hommes. Des détenus du module 11 de la prison se sont introduits en milieu d'après-midi dans le module 12 et les prisonniers se sont battus notamment avec des armes blanches de fabrication artisanale.

Il a fallu plusieurs heures au Groupement spécial de la police de l'État du Tamaulipas pour mettre fin aux affrontements, tandis que la police fédérale et l'armée bouclaient les alentours de l'établissement pénitentiaire.

Treize prisonniers supposés avoir participé aux affrontements ont été présentés aux autorités judiciaires.

Le 15 octobre, un autre affrontement entre prisonniers avait fait 20 morts et 12 blessés dans la ville de Matamoros, également dans l'État du Tamaulipas, frontalière de la ville américaine de Brownville. Dans l'État voisin du Nuevo Leon, deux jours auparavant, une bagarre dans un centre pénitentiaire de Monterrey avait fait sept morts et 12 blessés.

La ville d'Altamira est située dans la zone sud de l'État du Tamaulipas, non loin de la frontière avec l'État de Veracruz, un secteur où se sont multipliées ces derniers mois les violences liées aux organisations criminelles -fusillades, massacres, attaques de transports publics- ainsi que des évasions massives d'établissements pénitentiaires.

Le 23 décembre, dans la ville de Tampico, un autobus avait été la cible d'une attaque armée ayant fait 16 morts, dont cinq parmi les agresseurs. Quelques heures après, dix cadavres de personnes assassinées avaient été découverts.

Le jour de Noël, à l'aube, 13 cadavres avaient été retrouvés, abandonnés dans un camion sur une route proche de Tampico.

Selon les comptages les plus récents publiés par la presse mexicaine, plus de 50 000 personnes -dont plus de 12 000 pour la seule année 2011- ont trouvé la mort dans des violences liées au crime organisé depuis décembre 2006, date de l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon et le déclenchement de son offensive contre les trafiquants de drogue avec l'appui de l'armée.

Ce chiffre inclut non seulement les victimes d'affrontements entre groupes criminels, mais également entre ceux-ci et les forces de sécurité, ainsi qu'un nombre indéterminé de civils.