Cuba a célébré jeudi une «Journée des victimes du terrorisme d'État» visant les États unis, accusés de soutenir depuis 50 ans des actes de terrorisme menés contre Cuba par des militants anticastristes.

«Jamais nous ne cesserons de lutter contre le terrorisme», affirme un grand titre du quotidien officiel Granma, tandis que dans tout le pays se multipliaient les cérémonies et hommages dans les usines, les écoles et les lieux publics.

Granma souligne «l'indignation que suscite la manière dont ont agi les États-Unis à l'égard des assassins» responsables de l'explosion en plein vol le 6 octobre 1976 d'un avion de la compagnie Cubana qui avait fait 73 morts.

Les deux responsables présumés de l'attentat, selon La Havane, Orlando Bosch, décédé le 27 avril dernier en Floride, et Luis Posada Carriles, ex-agent de la CIA, avaient été accueillis aux États-Unis sans aucune poursuite.

Mercredi soir, une grande veillée de souvenir a été organisée à La Havane face à la section d'intérêt des États-Unis, qui accueille la représentation américaine en l'absence de toute relation diplomatique officielle entre les deux pays depuis 1961.

«Le président des États-Unis Barack Obama a l'occasion de faire la même chose que son prédécesseur George W. Bush ou de montrer qu'il représente le changement», a affirmé à cette occasion le président du parlement Ricardo Alarcon.

Les manifestations devaient se conclure jeudi par une grande cérémonie officielle au ministère des Forces armées révolutionnaires (FAR) avec la présence attendue du président Raul Castro, qui avait institué l'an dernier cette «Journée».

Selon les autorités cubaines, 3478 Cubains ont été tués et 2099 blessés à la suite d'attentats menés par des militants anticastristes depuis l'avènement de la Révolution cubaine en 1959.

Les manifestations sont aussi l'occasion pour les Cubains de réclamer la libération de cinq de leurs agents condamnés pour espionnage et emprisonnés depuis 1998 aux États-Unis alors que, selon La Havane, ils avaient infiltré les milieux anticastristes de Floride pour prévenir des attentats.

L'un d'entre eux, René Gonzalez, doit sortir de prison vendredi après 13 ans d'emprisonnement, mais doit encore accomplir trois années de résidence surveillée aux États-Unis.

«Le moins que puisse faire Obama, a souligné Ricardo Alarcon, c'est d'envoyer René chez lui à La Havane et de répondre ainsi à la question que nous nous posons tous les jours: est-il avec les terroristes ou contre le terrorisme?».