Le Sénat haïtien a adopté une résolution demandant le retrait à partir de 2012 sur une période de trois ans de la Mission de l'ONU pour la stabilisation d'Haïti (MINUSTAH), a-t-on appris mercredi auprès du Parlement haïtien.

Admettant implicitement le renouvellement pour une nouvelle année du mandat de la MINUSTAH, le Sénat appelle le gouvernement, par ce texte approuvé mardi soir, à solliciter du Conseil de sécurité de l'ONU la mise en place «de concert avec les autorités haïtiennes des conditions pour un retrait progressif et ordonné des troupes onusiennes dans un délai n'excédant pas trois ans».

Les élus demandent également aux autorités de «produire une demande formelle de réorientation de la MINUSTAH vers une plus grande contribution au développement, la mise en oeuvre de mesures en vue de la restructuration d'une armée nationale (...) et l'établissement d'un calendrier de retrait des forces onusiennes».

Lundi, le chef de l'ONU Ban Ki-moon avait confirmé lors d'une rencontre avec le président Michel Martelly son intention de réduire les effectifs de la MINUSTAH jusqu'à son niveau d'avant le séisme de janvier 2010.

Ces effectifs étaient alors passés de 9000 à 12 250 hommes.

Vendredi dernier, M. Ban avait estimé le temps venu pour un «retrait progressif» de la mission.

Déployée depuis juin 2004, la MINUSTAH compte 18 pays contributeurs en effectifs, dont une majorité de pays latino-américains.

Dans leur résolution, les parlementaires exhortent le gouvernement haïtien à «entreprendre sans délai des consultations sur la création d'une nouvelle armée nationale» et à constituer, début 2012, un état-major pour préparer sa mise en place.

De nombreuses manifestations ont été organisées ces derniers jours en Haïti pour exiger le retrait de la MINUSTAH dont des Casques bleus uruguayens sont accusés de viol.