Le nouveau président du Pérou, Ollanta Humala, a promis dans son discours d'investiture jeudi de «faire disparaître l'exclusion sociale» de la réalité péruvienne et a annoncé une revalorisation immédiate du salaire minimum qui augmentera de 25% d'ici 2012.

«Nous voulons effacer pour toujours le mot «exclusion sociale» de notre vocabulaire et de notre réalité», a déclaré M. Humala dans son discours à la nation après avoir prêté serment devant le parlement à Lima.

Entre autres mesures sociales, M. Humala, premier président de gauche du Pérou en 36 ans, a annoncé une hausse de 75 soles (24$) du salaire minimum dès août, puis de nouveau en 2012, pour porter ce salaire à 750 soles (256$) au lieu de 600 (204$) aujourd'hui, soit l'un de plus bas d'Amérique latine.

M. Humala a réaffirmé que «les profits exceptionnels des groupes miniers», dus à la hausse des cours des matières premières ces dernières années, seront soumis «à une contribution significative», sous forme de taxes, pour participer à l'effort national contre la pauvreté.

Cette contribution fera l'objet d'une négociation, mais le président a dit n'avoir «aucun doute» de voir le secteur minier contribuer à cet effort et l'a prévenu de sa propre «détermination».

M. Humala, jadis émule avoué du socialisme radical latino-américain, mais qui cite aujourd'hui en modèle la gauche brésilienne modérée, a affirmé que son gouvernement suivra «une économie de marché ouverte sur le monde, mettant l'accent sur l'intégration sociale». «Croissance et intégration sociale avanceront de concert», a-t-il insisté.

Dans son discours, M. Humala a cité l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, pour lequel «il n'y a pas de vraie démocratie là où il y a de la pauvreté».