Le dirigeant cubain Fidel Castro a accusé les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël d'organiser une «boucherie» contre les scientifiques iraniens, afin de freiner le programme nucléaire de Téhéran et de torpiller les négociations internationales sur le sujet.

«Que dirait Einstein?», écrit l'ancien président cubain, âgé de 84 ans, dans une tribune publiée vendredi par la presse locale.

Il y cite notamment un article de la revue américaine The Atlantic, évoquant les efforts des services secrets des trois pays et «d'autres puissances occidentales» pour freiner le programme nucléaire controversé de Téhéran, qui comprennent parfois «la disparition coordonnée» de scientifiques iraniens.

Il y reprend aussi les arguments de Téhéran qui accuse les services secrets américains et israéliens d'être derrière deux attentats à la voiture piégée ayant tué Majid Shahriari et blessé Fereydoon Abbasi Davani, deux physiciens participant au programme nucléaire iranien controversé, le 29 novembre.

Il y a un an, un autre scientifique nucléaire iranien, Masoud Ali Mohammadi, avait été tué dans un attentat que Téhéran avait attribué à «des mercenaires» agissant pour le compte d'Israël et des États-Unis.

Washington avait qualifié ces accusations d'«absurdes».

«Il existe d'autres graves événements liés à la boucherie de scientifiques, organisés par Israël, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres puissances contre les scientifiques iraniens, qui ne sont pas relayés à l'opinion mondiale par les grands médias», affirme Fidel Castro.

Il cite notamment un article du journal dominical britannique The Sunday Telegraph, pointant du doigt le rôle du Mossad israélien dans la mort des scientifiques.

«Je ne me souviens pas d'une autre époque de l'histoire au cours de laquelle l'assassinat de scientifiques soit devenu la politique officielle d'un groupe de puissances dotées d'armes nucléaires», poursuit-il.

Il reprend aussi la thèse de Téhéran selon laquelle ces actions contre les scientifiques iraniens s'inscrivent dans la politique de pressions des grandes puissances avant la reprise des négociations avec Téhéran sur son programme controversé, prévue le 20 janvier à Istanbul.