Trois ministres de l'ancien président bolivien Gonzalo Sanchez de Lozada, exilé aux Etats-Unis, se sont réfugiés au Pérou où l'un a obtenu l'asile politique, et deux autres l'ont demandé, a-t-on appris vendredi de sources officielles péruvienne et bolivienne.

Le départ des ex-ministres fait suite à l'annonce par la justice bolivienne de poursuites prochaines contre eux, pour co-responsabilité dans la répression d'émeutes populaires qui avait fait 65 morts et plus de 500 blessés en 2003, provoquant la démission de Sanchez de Losada, et son exil. Des sources officielles à La Paz ont évoqué la fuite de quatre ex-ministres: de la Participation Mirtha Quevedo, par ailleurs dirigeante du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR - opposition), de l'Education Victor Hugo Carvajal, de l'Agriculture Guido Añez et de l'Intérieur Yerko Kukoc.

A Lima, le ministère des Affaires étrangères a confirmé que l'asile politique avait été accordé ces derniers jours à un ex-ministre bolivien, que les demandes de deux autres étaient examinées, sans préciser les identités. Il a par contre souligné que M. Kukoc ne figurait pas parmi eux.

Mme Quevedo a confirmé sur une télévision bolivienne se trouver à Lima, en attendant «des garanties sur un procès équitable» en Bolivie

Sanchez de Lozada, 78 ans, a été président de Bolivie à deux reprises (1993-97 et 2002-03). Contesté pour sa politique libérale lors de son second mandat, l'ex-président est accusé de génocide pour les émeutes de 2003, mais aussi de détournement de fonds publics.