L'ex-parlementaire Oscar Tulio Lizcano, détenu par la guérilla des Farc depuis août 2000, a été libéré dimanche par l'armée colombienne, a annoncé à la radio un responsable régional.

Le secrétaire du gouvernement de la province de Caldas (ouest), où avait été enlevé l'élu, Henry Murillo, a confirmé la nouvelle de sa libération à Radio Caracol. Il a été libéré «dans la jungle à proximité de San José del Palmar (département de Choco). L'armée et la police ont réussi au cours d'une opération conjointe de renseignement à libérer le docteur Lizcano», a-t-il déclaré en précisant que l'opération s'était achevée à 8h15 locales.

Selon Radio Caracol, neuf guérilleros ont été tués et six autres capturés au moment de la libération.

Si le modus operandi de l'opération de libération de l'ancien parlementaire était confirmé, il s'agirait de la deuxième opération militaire réussie de libération d'otages dits politiques des Forces armées révolutionnaires de Colombie, le plus important mouvement de guérilla du pays, depuis le début de l'année.

Le 2 juillet, des soldats colombiens avaient ainsi libéré 15 otages dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, en captivité depuis plus de six ans.

Le 9 octobre, le Haut commissaire colombien pour la paix Luis Carlos Restrepo avait affirmé que des contacts étaient en cours en vue de la libération d'Oscar Lizcano, 63 ans, qui aurait été, selon des déserteurs, gravement malade.

«Nous sommes inquiets au sujet du sort (de l'otage ndlr) et c'est pourquoi nous sommes disposés à faciliter une action humanitaire. Nous avons établi une communication avec le groupe (qui le détient, ndlr)», avait-il déclaré.

Depuis la libération le 2 juillet de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et de 14 autres otages, les autorités n'avaient fait état d'aucun contact avec la guérilla. Les spécialistes affirmaient même que les contacts seraient très difficiles à rétablir à la suite du succès de la libération d'Ingrid Betancourt, ancienne candidate des Verts à la présidence en Colombie, en partie réussie grâce à une opération d'intoxication qui ont rendu les Farc méfiantes.

Dix jours plus tard, l'agence Anncol, souvent utilisée pour diffuser les communiqués des Farc, avait nié que la guérilla ait eu le moindre contact avec les autorités en vue de la libération d'Oscar Lizcano.

Oscar Lizcano fait partie du groupe de 29 otages dits politiques (trois politiques, 26 militaires et policiers) que la guérilla s'est dite prête à libérer en échange de 500 de ses militants emprisonnés en Colombie et -- pour trois d'entre eux -- aux États-Unis.

Dimanche matin, Gustavo Petro, un des chefs du Pôle démocratique (gauche) a félicité l'armée pour cette nouvelle opération, appelant à la «libération inconditionnelle de tous les otages» encore entre les mains des groupes armés en Colombie, soit quelque 3 000 personnes, dont 350 à 700 entre les mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie.