(Jérusalem) La famille de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée en mai lors d’un raid israélien en Cisjordanie occupée, a dit vendredi souhaiter rencontrer le président américain Joe Biden lors de sa prochaine tournée au Moyen-Orient, dénonçant les conclusions de l’enquête américaine.

Dans une lettre adressée au président américain écrite par Anton Abu Akleh, le frère de la correspondante vedette d’Al-Jazeera, la famille de la victime « se sent trahie par la réponse lamentable » de l’administration américaine sur les circonstances de la mort de la journaliste.

La famille Abu Akleh souhaite « rencontrer » Joe Biden « lors de sa prochaine visite dans la région afin d’écouter directement (leurs) préoccupations et (leurs) exigences ».

Shireen Abu Akleh a été tuée par balle alors qu’elle couvrait le 11 mai une opération militaire israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.  

Ramallah, qui avait toujours refusé de remettre le projectile à l’armée israélienne, l’avait finalement confié aux Américains pour expertise, ces derniers s’étant engagés à la rendre aux Palestiniens. Si Washington a annoncé avoir examiné la balle, l’armée israélienne a elle assuré avoir mené un examen balistique.

Lundi, le département d’État américain a affirmé que la journaliste avait « vraisemblablement » été tuée par un tir provenant d’une position israélienne, écartant un tir délibéré.  

« Les actions de votre administration démontrent une intention apparente de saper nos efforts en faveur de la justice », écrit le frère de la journaliste, accusant les États-Unis de vouloir « disculper les forces israéliennes ».

M. Biden est attendu du 13 au 15 juillet en Israël et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus d’un demi-siècle.

Après la mort de Shireen Abu Akleh, équipée d’un gilet pare-balles avec la mention « presse » et d’un casque, l’Autorité palestinienne avait immédiatement accusé l’armée israélienne de l’avoir tuée, mais Israël n’a cessé de rejeter cette accusation.  

Le 24 juin, le Haut-commissariat de l’ONU aux droits humains a conclu à une responsabilité de l’armée israélienne tout en excluant, à l’instar des États-Unis, un tir délibéré.