(Hagatna) L’île de Guam dans le Pacifique, un territoire américain, a proposé d’accueillir temporairement des milliers d’Afghans évacués de leur pays dans le cadre du retrait des forces américaines, tout en insistant sur la nécessité d’être au préalable consultée sur ce sujet.

Dans une lettre au président américain Joe Biden, la gouverneure de Guam, Lou Leon Guerrero, a expliqué qu’elle devait être sûre que « ces décisions soient conformes aux meilleurs intérêts de notre population ».

M. Biden a ordonné en avril le départ des 2500 soldats encore présents en Afghanistan d’ici le 11 septembre, jour de l’anniversaire des attentats de 2001 qui avaient provoqué l’invasion américaine du pays.

Mais il pourrait falloir plus de deux ans pour attribuer des visas à 18 000 alliés afghans et leurs familles que Washington veut aider. Or certains craignent les représailles des talibans s’ils demeurent en Afghanistan.

Des organisations de défense des droits de l’Homme ont donc exhorté Washington à évacuer ces personnes dans un premier temps à Guam.

« Je vous assure que mon administration est prête à prêter assistance à la mise en œuvre de vos projets si Guam était choisie », a déclaré dans sa lettre Mme Leon Guerrero.

« Si une telle décision était prise, je demande très respectueusement à être incluse dans les discussions capitales sur le rôle de Guam », a-t-elle dit. « Compte tenu de la gravité et l’urgence de cette question, je voudrais m’entretenir avec vous prochainement. »

Sur l’île, cette idée a été accueillie de façon contrastée par la population. Guam avait déjà accueilli après 1975 nombre de réfugiés vietnamiens en attendant qu’ils aient leurs papiers pour gagner les États-Unis.

« Je ne comprends pas pourquoi on les amènerait à Guam. C’est une petite île », a pesté Joseph Meyers, un habitant de 49 ans.

« De combien d’Afghans parle-t-on ? Si ce sont des dizaines, peut-être que ce ne sera pas si grave, mais si on parle en milliers, alors je ne crois pas qu’on puisse en être capable. »

Mais Nadia Holm, 40 ans, a estimé que les États-Unis avaient la responsabilité de protéger ceux qui ont aidé les forces américaines.

« Ils ont été loyaux vis-à-vis des États-Unis. Leur vie est en danger et nous devons les protéger », a-t-elle dit.