(Glasgow) Une trentaine de pays, des régions et une dizaine de constructeurs automobiles se sont engagés mercredi à « travailler » pour faire en sorte que d’ici à 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission, selon un communiqué de la présidence britannique de la COP26.

« Ensemble, nous travaillerons pour faire en sorte que toutes les nouvelles voitures et camionnettes soient zéro émission au niveau mondial d’ici à 2040 et au plus tard d’ici à 2035 dans les principaux marchés », peut-on lire dans cette déclaration.

L’engagement n’est pas contraignant, soulignent les auteurs du texte.

Parmi les signataires figurent quelques pays développés, dont le Canada, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Suède et Israël, qui s’étaient déjà engagés à la fin des ventes des voitures à moteur thermique d’ici à 2030, et la Norvège qui a pris cet engagement pour 2025.

Le ministre canadien des Transports, Omar Alghabra, a signé au nom du Canada.

Les gros joueurs n’ont pas signé

En revanche, les importants pays constructeurs que sont la Chine, les États-Unis, le Japon, la France ou l’Allemagne n’ont pas signé.

« Sur 2035 nous sommes d’accord sur le principe de la fin de la vente des véhicules non électrifiés », a commenté la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, soulignant toutefois qu’un débat était en cours au sein de l’UE sur le fait d’inclure ou non les hybrides dans cette catégorie.

« L’Allemagne ne signera pas cette déclaration », a quant à lui confirmé à la COP26 le secrétaire d’État à l’Environnement, Jochen Flasbarth, car le document exclut le rôle des carburants de synthèse reposant sur des énergies renouvelables.

Le ministre allemand a regretté que la présidence britannique de la COP, à l’origine de cette initiative, ait ainsi « créé une difficulté qui n’était pas nécessaire ». Et « nous l’avons dit aux Britanniques ».

L’objectif des États-Unis de 50 % de véhicules zéro émission vendus en 2030 intègre non seulement les véhicules entièrement électriques ou à hydrogène, mais aussi des hybrides rechargeables ayant donc toujours un moteur à explosion.

Parmi les constructeurs, Toyota, Volkswagen et Renault-Nissan-Mitsubishi ne sont pas non plus signataires de la déclaration. Ford, Mercedes-Benz, General Motors et Volvo, qui avaient déjà des objectifs de sortie des moteurs thermiques, ont en revanche rejoint cette initiative.

Dans ces conditions, l’annonce a été accueillie avec scepticisme par les ONG défendant la cause climatique, les transports étant l’un des principaux secteurs d’émission de gaz à effet de serre.

« Pour arrêter les énergies fossiles, nous devons mettre un terme à notre dépendance. Cela veut dire passer des moteurs à combustion aux véhicules électriques et créer des réseaux de transports publics propres sans délai », a commenté dans un communiqué Martin Kaiser, de Greenpeace Allemagne.

Ce qui est très inquiétant est que des économies majeures comme les États-Unis, l’Allemagne, la Chine, le Japon et des constructeurs comme Volkswagen, Toyota et Hyundai n’ont même pas voulu signer une déclaration sur les véhicules électriques qui promet moins que ce qui serait nécessaire pour conserver une certaine sécurité climatique.

Martin Kaiser, de Greenpeace Allemagne

Dans sa feuille de route pour parvenir à la neutralité carbone à 2050 et ainsi limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) plaide pour la fin des ventes de voitures thermiques neuves dès 2035.