(Moscou) Le directeur de la CIA William Burns a rencontré mardi à Moscou le très influent chef du Conseil de sécurité russe, ont annoncé les services de ce dernier et l’ambassade américaine en Russie.

William Burns et Nikolaï Patrouchev ont discuté « des relations russo-américaines », a indiqué le Conseil de sécurité russe, dans un communiqué laconique.

PHOTO ARCHIVES REUTERS

Nikolaï Patrouchev, durant un discours à la conférence de Moscou sur la sécurité internationale à Moscou, Russie, le 24 juin 2021.

La visite du patron de l’agence de renseignement américaine, souvent présenté comme le plus chevronné des diplomates de son pays, n’avait pas été annoncée, et le Conseil de sécurité russe n’a fourni aucun autre détail.

Un porte-parole de l’ambassade américaine à Moscou a déclaré à l’AFP que la visite de M. Burns avait eu lieu à la demande du président Joe Biden et que le directeur conduisait une délégation de hauts fonctionnaires pour des réunions sur deux jours.

« Ils rencontrent des membres du gouvernement russe pour discuter d’une série de questions relatives aux relations bilatérales », a précisé le porte-parole.

Cette rencontre survient alors que les relations entre la Russie et les États-Unis sont minées par une série de différends d’envergure.

Les pays occidentaux ont imposé à la Russie des sanctions après son annexion en 2014 de la Crimée.

Washington reproche notamment à la Russie des cyberattaques en série et des ingérences électorales aux États-Unis.

En retour, Moscou accuse souvent les États-Unis et l’Occident de s’immiscer dans ses affaires intérieures et de faire pression contre les correspondants des médias d’État russes.

Le 30 septembre, Russes et Américains se sont réunis à Genève pour poursuivre le dialogue stratégique entamé en juin sur les bords du lac Léman par Vladimir Poutine et Joe Biden.

Pendant leur sommet historique le 16 juin, Joe Biden et Vladimir Poutine avaient insisté sur la nécessité de se parler, malgré les nombreuses sources de discorde. Ils avaient souligné que même au plus fort de la Guerre froide, Moscou et Washington dialoguaient pour éviter le pire.

Dans un discours prononcé mardi, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, a qualifié ce sommet de « fructueux ».

« Au cours de l’année écoulée, les relations bilatérales ont connu des évolutions modestes, mais néanmoins positives », a déclaré M. Antonov, citant le climat et le contrôle des armements.

Diplomate de carrière, William Burns a notamment été ambassadeur en Russie et en Jordanie, puis secrétaire d’État adjoint de Barack Obama.

Pendant le mandat de l’ex-président démocrate, il avait été à l’origine d’un rapprochement avec l’Iran, en menant des négociations secrètes en 2011 et 2012 à Oman avec ce pays rival malgré l’absence de relations diplomatiques avec les États-Unis.