(Nations unies) Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi devant le Conseil de sécurité à « inverser » la tendance négative qui affecte les droits des femmes dans le monde, en Afghanistan, en Birmanie, au Mali ou au Yémen.

« Nous devons nous battre — et accélérer le temps — pour chaque femme et chaque fille », a-t-il plaidé lors d’une réunion ministérielle organisée par le Kenya, président en exercice du Conseil de sécurité en octobre.

« Les femmes n’accepteront plus la réduction de leurs droits, elles ne devraient d’ailleurs pas avoir à le faire — dans les pays en conflit ou ailleurs », a-t-il ajouté.

Or en Birmanie, en Éthiopie, au Yémen… Dans plusieurs pays, sur plusieurs continents, les droits des femmes sont bafoués ou régressent, a-t-il dénoncé.

« Au Mali, après deux coups d’État en neuf mois, l’espace pour les droits des femmes ne se réduit pas seulement, il se ferme », s’est insurgé Antonio Guterres.

« En Afghanistan, les filles et les femmes assistent à une régression rapide des droits qu’elles ont obtenus au cours des dernières décennies, y compris leur droit à une place dans une salle de classe », a-t-il poursuivi.

Dans ce pays, « l’ONU reste et s’engage, et continuera de promouvoir et de défendre les droits des femmes et des filles dans toutes nos relations avec les autorités », a-t-il promis.

« Nous n’arrêterons pas tant que les filles ne pourront pas retourner à l’école et que les femmes ne pourront pas reprendre leur travail et participer à la vie publique », a insisté le chef de l’ONU.

Lors d’une rencontre avec des journalistes au siège de l’ONU, Fawzia Koofi, ancienne négociatrice afghane et députée du Parlement afghan, a regretté que le gouvernement mis en place par les talibans ne soit pas inclusif et ne comprenne aucune femme.

« Ce n’est pas seulement une question politique et sociale, c’est une question de sécurité », a souligné Fawzia Koofi, venue à New York à la tête d’une délégation de quatre femmes afghanes. « Un gouvernement fiable en Afghanistan », incluant « tout le monde, y compris les femmes », peut « être un partenaire de confiance pour le monde. La réalité est que ce n’est pas le cas », a-t-elle déploré.