(Sydney) L’universitaire et écrivain australien d’origine chinoise Yang Jun sera jugé en Chine pour espionnage la semaine prochaine, après avoir passé plus de deux ans en détention, a confirmé vendredi le ministre australien des Affaires étrangères.

Yang Jun est l’un des deux Australiens très en vue détenus en Chine pour espionnage dans un contexte d’escalade des tensions entre Canberra et Pékin.  

Le procès de cet écrivain né chinois et désormais australien, connu sous son nom de plume Yang Hengjun, débutera jeudi, a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Malgré les demandes répétées des responsables australiens, les autorités chinoises n’ont fourni aucune explication ou preuve des accusations portées contre le Dr Yang », a déclaré Maryse Payne.  

« Nous avons fait part aux autorités chinoises, en termes clairs, de nos préoccupations concernant le traitement du Dr Yang et le manque d’équité procédurale dans la manière dont son cas a été géré », a-t-elle ajouté.

La ministre a également demandé que des fonctionnaires australiens puissent assister au procès, critiquant un processus jusqu’à présent « fermé et opaque » selon elle.  

Domicilié aux États-Unis, Yang Jun, qui nie les accusations, avait été arrêté lors d’un retour en Chine en janvier 2019.

Une autre Australienne, l’ex-présentatrice de la télévision publique chinoise anglophone CGTN Cheng Lei, est détenue depuis août au nom de la « sécurité nationale ».

Les relations diplomatiques entre les deux pays n’en finissent pas de se tendre depuis que Canberra a demandé une enquête indépendante sur les origines de la pandémie de coronavirus et a interdit au géant des télécommunications Huawei de construire le réseau 5G de l’Australie.

La Chine a pris toute une série de mesures à l’encontre d’une dizaine de produits australiens, notamment l’orge, le bœuf et le vin.

Deux journalistes australiens, qui craignaient d’être arrêtés à leur tour, ont choisi de quitter la Chine en septembre dernier après avoir été interrogés par la police chinoise.

Pékin reproche à Canberra des descentes de la police australienne aux domiciles de journalistes chinois basés en Australie, effectuées dans le cadre d’une enquête sur une potentielle campagne d’influence.