(Paris) Le président français Emmanuel Macron a été déclaré positif à la COVID-19 jeudi et plusieurs dirigeants européens qui l’avaient rencontré se sont mis en quarantaine, alors que la vaccination doit démarrer le 27 décembre dans l’Union européenne, où les restrictions se poursuivent.

Les États-Unis, eux, sont en passe d’autoriser un deuxième vaccin contre la COVID-19, presque une semaine après avoir accordé leur autorisation à celui de Pfizer/BioNTech : un comité d’experts a voté jeudi pour recommander l’autorisation d’urgence du remède de la société Moderna.

Sauf surprise, l’Agence américaine des médicaments (FDA) devrait très rapidement donner son feu vert à ce second vaccin, avec de premières injections attendues dès la semaine prochaine.

La pandémie a fait au moins 1,65 million de morts dans le monde, selon un comptage réalisé par l’AFP.

Le Brésil est repassé au-dessus des 1000 morts quotidiens du coronavirus pour la première fois depuis le 30 septembre, selon le ministère de la Santé, avec 1092 nouveaux décès.

En France, le président Macron, testé positif, va s’isoler pendant sept jours. Mais il « continuera de travailler et d’assurer ses activités à distance », a annoncé le palais présidentiel de l’Élysée.

M. Macron « a des symptômes réels, toux et fatigue importantes », a rapporté Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.

Le premier ministre français, Jean Castex, « considéré comme cas contact », s’est « placé à l’isolement, bien qu’il ne présente aucun symptôme de la maladie ».

Plusieurs dirigeants européens ont eux aussi annoncé qu’ils se mettaient en quarantaine par précaution après avoir rencontré M. Macron : le président du Conseil européen Charles Michel et les chefs de gouvernement belge Alexander De Croo, portugais Antonio Costa, espagnol Pedro Sanchez (qui a été cependant testé négatif) et luxembourgeois Xavier Bettel.

Le président russe Vladimir Poutine a souhaité un « prompt rétablissement » à son homologue français. Le premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lui ont eux aussi adressé leurs vœux de bon rétablissement.

L’annonce de la contamination d’Emmanuel Macron est intervenue alors que la France a dévoilé mercredi sa stratégie vaccinale : premières vaccinations contre la COVID-19 « dès la dernière semaine de décembre », mais pas avant « la fin du printemps » pour la population non prioritaire.

Restrictions

Dans l’ensemble de l’Union européenne, Ursula von der Leyen a annoncé jeudi que la vaccination contre la COVID-19 allait commencer les 27, 28 et 29 décembre.

L’Agence européenne des médicaments (AEM) se penchera le 21 décembre - une semaine plus tôt que prévu - sur le sort du vaccin Pfizer-BioNTech. La Commission avait précisé qu’elle donnerait ensuite son autorisation dans les deux jours suivant ce feu vert.

Redevenue l’épicentre de la pandémie depuis octobre, aux côtés des États-Unis, l’Europe renforce les restrictions pour tenter de contenir la pandémie dans l’attente des vaccins.

L’Allemagne est entrée mercredi dans un reconfinement partiel, avec la fermeture de tous les commerces non essentiels et des écoles.

Confronté à une deuxième vague beaucoup moins maîtrisée qu’au printemps,  le pays a enregistré un record d’infections en 24 heures, à plus de 30 000, selon les données définitives annoncées jeudi par l’institut Robert-Koch.

Au Royaume-Uni, les restaurants, pubs et hôtels de Londres ont été contraints mercredi de fermer pour la troisième fois depuis le début de la pandémie.  

Plusieurs régions situées dans l’est et le sud-est de l’Angleterre seront aussi soumises aux plus strictes restrictions locales en vigueur à partir de samedi.

La Pologne, elle, a annoncé un confinement partiel de trois semaines à partir du 28 décembre sur l’ensemble du territoire, et le gouvernement a interdit tous les déplacements le soir du Nouvel An.  

En République tchèque, les autorités ont décidé de rétablir un couvre-feu et la fermeture des bars et restaurants pour les fêtes de fin d’année. La Lituanie, elle, prévoit des barrages routiers pour restreindre les déplacements pour Noël.

Hôpitaux débordés à Tokyo

En Suède, le roi Carl XVI Gustaf a affirmé jeudi que son pays avait « échoué » contre la COVID-19, dans un rare commentaire susceptible de conforter les critiques contre la stratégie atypique du royaume, qui n’a à aucun moment fermé ses bars, restaurants et magasins.

Dans ce pays, de nouveau en difficulté face à la deuxième vague, les hospitalisations liées à la COVID-19 ont dépassé jeudi leur pic du 20 avril, avec 2509 patients traités.

Aux États-Unis, pays le plus endeuillé dans le monde, les chiffres étaient de nouveau très lourds jeudi avec 247 544 nouveaux cas et 3249 nouveaux décès en 24 heures, selon l’université Johns Hopkins.

Le pays pourrait disposer de deux vaccins dès le début de semaine prochaine si celui de Moderna est autorisé, et ainsi accélérer la campagne massive de vaccination. Les États-Unis seraient les premiers à mettre sur le marché le vaccin de Moderna.

Un proche conseiller de Joe Biden, Cedric Richmond, a été déclaré positif à la COVID-19 et va se mettre en quarantaine, a annoncé une porte-parole du président élu américain, assurant que ce dernier n’était pas considéré comme un cas contact.

Au Japon, les autorités sanitaires locales ont averti que les hôpitaux de Tokyo peinaient à assurer les soins courants à cause d’une flambée du nombre de cas de coronavirus, alors que la capitale japonaise a atteint un nouveau record d’infections.

L’Afrique du Sud a dépassé la barre de 10 000 cas positifs en 24 heures, atteignant 21 % de positivité aux tests Covid.

Et un couvre-feu sera en vigueur à partir de vendredi dans toute la République démocratique du Congo, a annoncé la présidence.