(Bruxelles) L’OTAN s’est engagée jeudi dans la lutte contre la crise provoquée par la COVID-19 en coordonnant les transports militaires utilisés pour l’évacuation des malades et l’acheminement des équipements médicaux, a annoncé son secrétaire général.

« Nous avons chargé le commandement militaire d’identifier les capacités et les équipements excédentaires dans les pays de l’Alliance afin d’aider les pays les plus touchés », a expliqué Jens Stoltenberg à l’issue d’une visioconférence, la première dans l’histoire de l’Alliance, entre les ministres des Affaires étrangères des pays membres.

« Une réunion des ministres de la Défense a été convoquée à la mi-avril pour faire un point de la situation et adopter des mesures supplémentaires », a-t-il ajouté.

« Tous les pays de l’Alliance sont touchés, mais ils ne sont pas affectés de la même manière et en même temps. En outre, certains membres de l’Alliance ont plus de capacités que d’autres », a souligné M. Stoltenberg. L’Italie et l’Espagne sont les deux pays les plus touchés par l’épidémie.

« Il est donc possible de réaffecter des ressources pour aider les pays qui approchent du pic de la pandémie », a-t-il soutenu.

L’OTAN ne dispose d’aucun moyen en propre. Le Centre euro-atlantique de coordination des secours en cas de catastrophe (EADRCC) fonctionne comme un système d’échange d’informations permettant de coordonner à la fois les demandes et les offres d’assistance, explique l’Alliance.

Chacun des alliés a mobilisé ses moyens militaires en soutien à la lutte contre la pandémie. Les forces armées et leurs services de santé ont monté des hôpitaux de campagne et procèdent à des évacuations de malades vers d’autres pays où ils sont pris en charge. Elles sont également engagées pour la surveillance des frontières.

« L’OTAN soutient l’effort civil pour lutter contre la pandémie », a assuré Jens Stoltenberg.

« Nous avons décidé de mettre en commun nos capacités dans la lutte contre le coronavirus », a pour sa part expliqué le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.

« L’OTAN n’est pas un médecin d’urgence en cas de crise sanitaire, mais l’Alliance dispose de mécanismes bien établis qui peuvent nous être utiles », selon Jens Stoltenberg.

« Il s’agit notamment des procédures permettant de réagir rapidement en cas de catastrophe ou du savoir-faire permettant de se procurer le matériel nécessaire en urgence, comme c’est le cas actuellement dans le domaine médical. Nous pouvons également utiliser les capacités de transport aérien de l’Alliance », a expliqué le chef de l’OTAN.

« Nous devrons tirer les leçons de cette crise, car il y en aura d’autres et nous devons mieux nous préparer pour la prochaine », a averti Jens Stoltenberg. Le rapport du commandant suprême de l’OTAN permettra d’engager cette réflexion.

« L’OTAN a été créée pour affronter des crises. Nous devons garantir la capacité d’assurer les déplacements, de livrer des fournitures, d’assurer des soins de santé », a encore fait valoir M. Stoltenberg.

Mais dans le même temps, « nous devons assurer en pleine crise sanitaire une défense et une dissuasion crédible », a-t-il insisté. « La capacité de conduire des opérations n’est pas affectée », a-t-il affirmé.