Membre de la Chambre des représentants depuis 1996, Harold Ford pourrait entrer dans l'histoire le 7 novembre en se faisant élire au Sénat des États-Unis dans l'État du Tennessee. Âgé de 36 ans, le démocrate deviendrait le premier sénateur noir élu dans le sud depuis la guerre de Sécession.Fils d'un politicien légendaire au Tennessee, Ford brigue le siège du chef actuel de la majorité républicaine au Sénat, Bill Frist, qui ne demande pas un renouvellement de mandat. Selon les derniers sondages, il est à égalité avec le candidat républicain, Bob Corker.

Depuis quelques jours, Ford fait l'objet d'une publicité facétieuse qui a été qualifiée de raciste hier par le groupe de défense des droits civiques NAACP. Tournée par le Parti républicain, elle met notamment en scène une jeune femme blanche et blonde qui se vante d'avoir «rencontré Harold dans une sauterie» organisée par le magazine Playboy. À la fin de l'annonce, celle-ci dit, avant de faire un clin d'oeil à l'écran : «Harold, appelle-moi.»

Selon NAACP, cette publicité a pour but de raire resurgir les «vieux préjugés» du sud concernant les hommes noirs et les femmes blanches. La pub fait référence à une fête organisée par Playboy à l'occasion du dernier Super Bowl, fête à laquelle Ford, un célibataire, a assisté. Hier, celui-ci a dit : «J'étais là. J'aime le football, et j'aime les filles.»

À noter que l'annonce met en scène un autre personnage qui se moque des positions de Ford en matière de sécurité nationale. À en croire ce personnage, le candidat laissera au Canada la responsabilité de «s'occuper de la Corée du Nord».

Comme quoi la campagne ne vole pas très haut au Tennessee.