Au lendemain du congédiement de Donald Rumsfeld, j'ai souligné sur ce blogue la volte-face de George W. Bush vis-à-vis de son père biologique. Après avoir refusé son conseil avant et après le déclenchement de la guerre en Irak, le président a choisi comme secrétaire à la Défense Robert Gates, qui fait partie du sérail paternel. «Father knows best», titre cette semaine l'hebdomadaire Newsweek en couverture. Et fiston a été humilié, il y a une semaine, lors des élections de mi-mandat.La relation entre le père et le fils Bush a quelque chose de shakespearien, comme le souligne le commentateur Andrew Sullivan dans ce texte. On a en effet l'impression d'assister à un combat entre deux hommes, à une rivalité interpersonnelle dont le monde subit aujourd'hui les conséquences. Depuis le début de sa vie d'adulte, W. veut sortir de l'ombre de son père, un homme qui lui inspire de l'admiration et du ressentiment. Au début de sa présidence, il a justement fait appel à ce Donald Rumsfeld de malheur pour signaler son indépendance. Car s'il y a un homme que déteste George Bush père, c'est bien Rumsfeld, qui a déjà nui à sa carrière politique, et qu'il trouve arrogant et machiavélique.

Le fils Bush voulait venger son père, défait par Bill Clinton après un mandat. Il voulait dépasser son père, qui avait trahi une promesse de ne pas hausser les impôts et refusé d'envoyer des soldats américains à Bagdad.

Poppy Bush avait raison. Et s'il y a aujourd'hui un homme en crise, c'est bien son fils.