Née à Téhéran, en Iran, et mariée à un Afro-américain originaire du Texas, Negar R. n'est pas une fanatique de 24. Elle était quand même assise avec nous hier soir pour regarder les deux premières heures de la série. Au milieu de la première heure, elle n'en pouvait plus. «Comment vous sentiriez-vous si tous les méchants d'une série étaient des Noirs!» s'est-elle exclamée.Pour comprendre l'exaspération de Negar, il faut préciser que des terroristes du Moyen-Orient font à nouveau fonction de méchants dans la sixième saison de 24, du moins au début. La première heure s'ouvre sur le énième attentat à la bombe d'une série qui fait trembler les États-Unis. Le commanditaire présumé de ces attentats a pour prénom Assam. On apprendra plus tard que le terroriste en chef est en réalité un dénommé Fayed.

Chris H., le mari de Negar, a répondu à la question de sa femme en disant que les Noirs avaient déjà beaucoup donné dans le rôle des méchants à la télévision et au cinéma. De mon côté, j'ai mentionné que les Italo-américains ne prisaient pas tous la série The Sopranos, où ils sont représentés comme des mafieux.

Il faut quand même reconnaître que les scénaristes de 24 pèchent contre l'originalité en rejouant la carte des méchants arabes. Cela dit, les habitués de la série savent qu'il ne faut jamais se fier aux apparences. Derrière ces méchants arabes, il s'en trouve sûrement qui viennent d'autres horizons. Dans sa critique de la série, le New York Times n'a-t-il pas parlé (à la blague?) de «séparatistes canadien-français»? À suivre...