Lors de sa plus récente «visite surprise» en Irak, George W. Bush ne s'est pas arrêté à Bagdad, mais à Anbar, où il a rencontré Abdoul Sattar Abou Richa, un des chefs tribaux sunnites hostiles à Al-Qaeda. Aux yeux du président, le cheik incarnait le succès de sa stratégie militaire en Irak. Aujourd'hui, Abou Richa est mort dans l'explosion d'un engin près de son domicile à Ramadi, capitale d'une province où des progrès «très importants» ont été constatés, selon le général David Petraeus.

Fort, Bush? Forcément, puisqu'il possède le Bully Pulpit, terme par lequel Teddy Roosevelt définissait la Maison-Blanche, cette extraordinaire tribune de laquelle un homme peut donner une résonance inégalée à ses idées. Ce soir, George W. Bush se servira de nouveau du Bully Pulpit pour imposer ses vues en Irak, faisant fi de la grogne populaire et de l'opposition politique. Dans son discours télévisé, il dira que tout retrait prématuré des troupes américaines d'Irak aurait des conséquences désastreuses, que l'Iran serait renforcé et qu'Al-Qaeda aurait un nouveau sanctuaire pour préparer des attaques contre les États-Unis.

Il dira sans doute aussi quelques mots sur le cheik mort, qualifié de «vaillant guerrier» par le Pentagone et de «mercenaire» par un chef de tribu rival.

(Photo AP)