Au lendemain de la Révolution française, explique-t-il, les Jacobins se mirent à diviser le monde entre les défenseurs de la liberté et les ennemis de la liberté. En 1792, Jean-Pierre Brissot de Warville commença même à parler de la nécessité de faire la guerre aux puissances despotiques de l'Europe, non pas pour conquérir des territoires mais pour faire triompher la liberté sur la tyrannie. Ce à quoi Robespierre répondit : «Personne n'aime les missionnaires armés.»

Un des plus grands triomphes des Jacobins, rappelle Furstenberg, fut de s'approprier la rhétorique du patriotisme. Ceux-ci ne craignèrent pas, par exemple, d'accuser leurs adversaires politiques de trahison. Et pour défendre la nation contre ses ennemis, les Jacobins n'hésitèrent pas à bafouer les libertés civiques, donnant à l'État le pouvoir d'arrêter, d'interroger et d'emprisonner les suspects de façon arbitraire. Selon Robespierre, cette sévérité était alarmante «seulement pour les conspirateurs, seulement pour les ennemis de la liberté».

François Furstenberg conclut son article en rappelant que le mot terroriste s'appliqua d'abord à un leader jacobin régnant sur la France sous la Terreur. Le prof se garde cependant d'appliquer le mot à Bush...