Grosse histoire à la une du New York Times ce matin. On y apprend qu'au moins quatre avocats de la Maison-Blanche ont pris part aux discussions concernant la destruction des vidéos de la CIA montrant les interrogatoires de deux membres d'Al-Qaeda. Deux de ces avocats - Alberto Gonzales et Harriett Miers - étaient très proches de George W. Bush, alors qu'un autre - David Addington - travaille encore pour Dick Cheney. Selon le Times, certains officiels de la Maison-Blanche, qui ne sont pas nommés, se sont vigoureusement prononcés en faveur de la destruction des vidéos. La CIA a fini par détruire ces documents en novembre 2005.

Quelle a été aujourd'hui la réaction de la Maison-Blanche? Par la voix de sa porte-parole, Dana Perino, le président a répliqué en réclamant que le New York Times corrige l'exergue accompagnant son article - White House Role Was Wider Than It Said. Perino a sorti tous les no comments officiels de la Maison-Blanche pour prouver que la présidence n'avait absolument rien dit concernant son rôle dans la destruction des vidéos, une possible entrave à la justice.

Au milieu de la journée, Le Times a émis un communiqué promettant une correction dans son numéro de demain. Dans tout ce brouhaha, la Maison-Blanche n'a pas eu à répondre à la question centrale : comment le président peut-il dire, comme il le fait, qu'il ne se souvient pas des discussions de ses avocats concernant la destruction des vidéos de la CIA? Le clip ci-haut est un classique du stonewalling, cette pratique qui permet à la Maison-Blanche de frustrer les journalistes les plus insistants.