Qu'est-ce qui motive des femmes à participer à des attentats-suicide? La question se pose à nouveau aujourd'hui en Irak, où quatre femmes kamikazes ont tué au moins 57 personnes à Bagdad et à Kirkouk. Trois de ces attentats-suicide, ceux de la capitale, visaient des pèlerins chiites. Les quelque 32 victimes étaient en majorité des femmes et des enfants. Ces violences mettent un terme à un calme relatif en Irak.

Qu'est-ce qui motive des femmes à participer à des attentats-suicide? Pour répondre à la question, je cite un extrait d'un article récent sur la multiplication des attentats-suicide perpétrés par des femmes en Irak. Il y est question de désir de vengeance d'ignorance et de misère :

«Une des raisons pour ces femmes de mourir est le désir de vengeance», a expliqué le capitaine Kevin Ryan, commandant d'une base américaine dans Baqouba. «Souvent, elles ont perdu des parents, des frères ou des enfants dans les combats», poursuit-il. Le désir de revanche est un facteur déterminant, que les émules d'Oussama ben Laden savent exploiter, confirme le colonel Ali Al-Karkhi, de l'armée irakienne, chargé de la sécurité dans le secteur de Khan Bani Saad, à 30 km au sud de Baqouba.

«Certaines veulent se venger parce que leurs familles ont disparu», commente-t-il et «il est alors facile de les faire viser ceux qu'elles considèrent comme responsables». «L'an dernier, dans le district de Magdadiya, une femme dont les cinq fils avaient été tués par la police irakienne s'est fait sauter près d'un groupe de recrues qui venaient s'engager. Elle a tué 30 civils et 15 policiers», raconte le colonel irakien.

Les femmes sans éducation, voire même mentalement déficientes, sont également une proie facile pour les extrémistes. «Al-Qaïda recherche ce type de profil, puis les entraîne, les endoctrine», assure le capitaine Ryan. «Ils les gardent enfermées, et leur répètent pendant des jours que si elles se font exploser, elles iront au paradis», renchérit le colonel Karkhi.

Certaines kamikazes réduites à la misère choisissent de mourir pour de l'argent qu'elles laissent à leur famille, ajoutent les deux officiers. Les forces de sécurité irakiennes, police, armée ou comités Al Sahwa, sont leurs cibles favorites.

(Photo AP)