Pourquoi les républicains ont-ils choisi d'insérer des images de Britney Spears et Paris Hilton dans leur plus récente publicité sur Barack Obama? Pour associer le candidat démocrate à deux célébrités qui n'ont rien fait de valable? C'est l'explication la plus courante. Mais il y en a d'autres, si l'on se fie à ce billet du blogueur Josh Marshall et celui-ci signé par l'équipe éditoriale du New York Times.

Marshall et le Times estiment que la présence dans cette pub politique de deux jeunes femmes blanches aux moeurs libres introduit une autre dimension explosive, celle du sexe et de la race, un cocktail qui a déjà nui à un autre candidat noir. Selon l'équipe éditoriale du Times, il n'y a probablement rien d'innocent dans la démarche du camp McCain, qui a même ressorti une expression remontant au procès d'O.J. Simpson pour accuser Obama d'exploiter le facteur racial. Je cite un extrait du billet publié dans le blogue de l'équipe éditoriale du Times (merci à yvonthivierge pour la traduction) :

M. Obama a éventé le stratagème de M. McCain en disant, de bon droit, que les républicains essaient d'effrayer les électeurs en leur signalant qu'il «ne ressemble pas à tous ces autres présidents sur les billets de banque».

Or Rick Davis, directeur de campagne de M. McCain, a vite rétorqué: «Barack Obama a joué la carte raciale qu'il a tirée du fond du paquet. C'est mal, diviseur, négatif et honteux.»

Force est de constater que sa réplique était à la fois méprisante et rusée. Elle place le péché de l'attaque raciale non pas sur ceux qui l'ont commise mais sur sa victime.

De plus - nous espérons que c'était par pur hasard mais nous en doutons - elle fait surgir une autre image raciale chargée.

L'expression relative à la carte raciale from the bottom of the deck s' inscrivit dans le lexique national durant la saga d'O.J. Simpson. L'un de ses avocats, Robert Shapiro, déclara fièrement en son nom et ceux de ses autres défenseurs dont Johnny Cochran : «Non seulement avons-nous joué la carte raciale, nous l'avons tirée du fond du paquet.»

C'est du joli. Pourrait-on miser sur les candidats présidentiels plutôt que sur Britney, Paris et O.J. pendant la présente campagne?