Ce titre coiffe l'éditorial que consacre aujourd'hui le chroniqueur conservateur George Will du Washington Post à John McCain. Reconnu pour son érudition et son influence, le ponte cite en exergue un passage d'Alice au pays des merveilles :

La Reine ne connaissait qu'une seule façon de résoudre toutes les difficultés. « Qu'on lui coupe la tête ! » cria-t-elle, sans même se retourner.

Will compare ainsi le sénateur de l'Arizona à la Reine du roman de Lewis Carroll. Au beau milieu de la crise financière de la semaine dernière, le candidat républicain n'a-t-il pas réclamé la décapitation de Cristopher Cox, un des régulateurs de Wall Street? Selon le chroniqueur, cette attaque «puérile» illustre la «vision manichéenne» et l'impulsivité de John McCain.

Je cite la conclusion de sa chronique traduite par yiuel, un de nos collaborateurs :

Les conservateurs qui insistent qu'élire McCain est crucial débutent généralement, et terminent de plus en plus souvent, en disant qu'il ferait d'excellentes sélections de juges. Mais plus on voit son impulsivité et ses réactions fortement personnelles aux gens et aux événements, moins peut-on penser qu'il choisira ses juges après mûres réflexions selon des principes clairs, n'ayant ni la patience, ni la capacité pour ni l'un ni l'autre.

On peut dire qu'à cause de son inexpérience, Obama n'est pas prêt pour la présidence. On peut dire que McCain, à cause de son bouillant moralisme et de son réservoir sans fond de certitudes, n'est pas fait pour la présidence. Le manque de préparation se corrige, peut-être à grand frais, avec de l'expérience. Est-ce qu'un tempérament consternant peut se corriger?