Je suis retourné dans les archives de La Presse pour retrouver le compte rendu de ma rencontre avec Paul Newman il y a dix ans à l'occasion de la sortie de Twilight, le film de Robert Benton dans lequel il partageait la vedette avec Stockard Channing et James Garner. Je reproduis plus bas le début de mon article, qui rappelle l'engagement politique, philanthropique et sportif de ce grand acteur dont l'une des plus grandes fiertés était d'avoir fait partie de la «liste des ennemis» de Richard Nixon, comme le souligne l'Associated Press dans cette nécro.



Une fleur dans le désert hollywoodien

Paul Newman trouve un rôle à sa mesure dans Twilight

Hétu, Richard

New York - Paul Newman s'est occupé de politique avant que cela ne devienne chic à Hollywood. Pendant la guerre froide, il a milité en faveur du désarmement nucléaire. En 1968, il a fait partie de la délégation du Connecticut lors de la turbulente convention du Parti démocrate à Chicago. Au début des années 70, il s'est même retrouvé sur la fameuse liste des ennemis du président Richard Nixon.

Paul Newman n'a pas attendu le signal de Ted Turner avant de se lancer dans la philanthropie. En 1982, il a fondé une compagnie de produits alimentaires - Newman's Own -, dont les profits contribuent au financement de plusieurs organisations de charité. À la fin de 1997, la compagnie de Newman avait distribué 90 millions.

Paul Newman a même tâté du sport, participant à plusieurs courses automobiles, dont les 24 heures du Mans.

Mais il n'a jamais oublié son premier amour, celui qui lui a permis d'entrer dans la légende: le cinéma. Encore aujourd'hui, à l'âge respectable de 73 ans, il continue à chercher les rôles stimulants et marquants. Le plus souvent, cependant, il se retrouve les mains vides et le coeur un peu meurtri.

«Il faut se rendre à l'évidence, c'est le désert à Hollywood, dit Newman. Quand j'ai commencé dans ce business, je pouvais recevoir cinq ou six scénarios dans une période de trois ou quatre mois et en trouver au moins un qui m'intéressait vraiment. Aujourd'hui, je peux recevoir 70 ou 80 scénarios et les jeter à la poubelle avant d'avoir lu la 60e page. Ils sont sans queue ni tête. L'écriture est puérile.»

Mais il y a des fleurs qui poussent encore dans le désert de Hollywood. Twilight, qui prendra l'affiche à Montréal vendredi prochain, en est une. Et c'est pour permettre au film de survivre au climat de l'époque que Paul Newman est sorti de sa tannière pour rencontrer les journalistes, il y a quelques semaines, à New York.

(Photo Reuters)