À ne pas manquer : le texte de Pierre Foglia ce matin sur l'élection présidentielle américaine. Le chroniqueur de La Presse y exprime sa peur du résultat de mardi. La partagez-vous? Pendant que vous réfléchissez, je cite l'amorce et la chute de sa chronique :

J'ai peur que les Américains n'aient pas envie de refaire l'Amérique avec Obama, de retourner au mythe originel du Nouveau Monde comme il le leur propose, de retrouver le souffle, la magie qui ont présidé à la naissance de leur pays. J'ai peur des sondages. Du vote de la honte. Ces gens qui n'ont pas dit, parce qu'ils ont honte, qu'ils allaient voter contre Obama parce qu'il est noir. On dit qu'ils sont moins nombreux qu'on ne croit. Je suspecte qu'ils le sont plus, beaucoup plus. Je connais au moins un de ces Américains-là. Le père de Huckleberry Finn, cet immonde ivrogne.

(...)

J'ai peur de mardi. J'ai peur qu'on dise qu'il a perdu par si peu que l'Amérique aura quand même gagné un peu. Me semble que j'ai fait ça toute ma vie : tout perdre à force de gagner un peu (dont un référendum).

Dans le livre que je viens de commencer à l'instant - Le ciel de Bay City, de Catherine Mavrikakis -, la première page se termine par : Ma douleur n'a pas encore de nom. Quant aux deux dernières lignes que je viens d'aller grappiller : L'Amérique est notre sépulture. Le ciel, une belle ordure.

Pour nos amis américains, européens, africains, antillais ou martiens, le référendum auquel fait allusion Foglia est celui de 1995 sur la souveraineté du Québec.