Pas une très grande surprise : Barack Obama est la personnalité de l'année, selon l'hebdomadaire Time. Le secrétaire au Trésor Henry Paulson, le président français Nicolas Sarkozy et la candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin faisaient partie des concurrents du président élu. Et comment Time justifie-t-il son choix. Je traduis un extrait de son reportage principal :

Il est peu probable que vous soyez surpris de voir le visage d'Obama en couverture. Il est parvenu à dominer la sphère publique de façon si complète qu'il est difficile de se rappeler que la moitié des Américains n'avaient jamais entendu parler de lui il y a deux ans - et que même son directeur de campagne, au départ, n'était pas sûr qu'Obama avait ce qu'il fallait pour gagner l'élection. Il est arrivé sur la scène américaine comme un coup de tonnerre, transformant notre politique, ébranlant des décennies de convention et surmontant des siècles de division sociale. Bien entendu, vous pensez peut-être que'Obama est en couverture en raison de ces raisons remarquables : il a entraîné le pays au-delà d'une frontière symbolique, insufflé à notre démocratie une nouvelle intensité, montré au monde et à nous-mêmes que notre mythe le plus cher - celui au sujet des possibilités illimitées - est encore vivant.

Mais les crises ont tendance à reléguer dans le passé même les plus grands moments. Alors qu'Obama agit avec une rapidité inédite pour bâtir une administration qui pourrait redonner confiance à un monde inquiet, son glamour et son charisme ne dominent plus l'attention. Dans les derniers jours d'une année extraordinaire et à la veille de sa présidence, ce qui semble le plus pertinent au sujet d'Obama est le contraire du glamour, l'antithèse de la rhétorique : il s'attèle à son boulot, il s'occupe de ses affaires. Il est un Mr. Fix It qui s'en va à Washington... Il possède une rare capacité de reconnaître les impératifs et les possibilités de chaque nouveau moment et de s'organiser pour anticiper le changement et le traduire en opportunité.