John Ziegler est un animateur de radio conservateur à qui Sarah Palin a confié tout le mal qu'elle pensait des médias. Elle a notamment accusé la chef d'antenne de CBS Katie Couric et la comédienne Tina Fey de l'avoir «exploitée». Après tout, la première n'a-t-elle pas profité de ses entrevues avec elle pour faire grimper ses cotes d'écoute et l'autre n'a-t-elle pas été élue artiste de l'année par l'Associated Press après l'avoir imitée à l'émission satirique Saturday Night Live? Euh...

Quoi qu'il en soit, Ziegler, qui prépare un documentaire intitulé Media Malpractice : How Obama Got Elected, a diffusé hier sur internet des extraits de son entrevue avec la colistière de John McCain (voir vidéo ci-dessus). Les médias, sauf votre blogueur préféré, ont fait leurs choux gras de cette affaire. Or, aujourd'hui, la gouverneure de l'Alaska a émis un communiqué reprochant à ces mêmes médias d'avoir cité ses déclarations à Ziegler «hors contexte» afin de créer une fausse controverse. Elle faisait notamment allusion à ses propos au sujet de Caroline Kennedy. Je cite ses précisions, qui sont assorties de compliments dont la fille de JFK pourrait peut-être se passer :

«Je ne me prononçais pas sur les qualités de Caroline Kennedy en tant que sénatrice potentielle, mais plutôt sur la façon arbitraire avec laquelle les médias jugent ceux qui aspirent à des fonctions publiques. En fait, je considère que Mme Kennedy est qualifiée et expérimentée, et elle pourrait bien servir New York.»

Dans son entrevue à Ziegler, Sarah Palin avait mis sur le compte du rang social de Kennedy le fait que celle-ci reçoive, à son avis, un traitement médiatique beaucoup plus favorable que celui auquel elle a eu droit. De toute évidence, Palin n'a pas consulté les médias new-yorkais, qui ont multiplié les critiques à l'endroit de Kennedy.

Le titre de ce billet est évidemment inspiré par la chanson La complainte du phoque en Alaska de Beau Dommage qui s'ouvre sur ces paroles :

Cré-moé, cré-moé pas, quéqu' part en Alaska

Y a un phoque qui s'ennuie en maudit...

... et qui dirait n'importe quoi pour faire parler de lui, ou plutôt d'elle, dans les médias, selon ce billet du Washington Post.