«Le message que nous envoyons au monde, c'est que les États-Unis ont l'intention de poursuivre le combat engagé contre la violence et le terrorisme, que nous le ferons avec vigilance, que nous le ferons avec efficacité, et que nous le ferons dans le respect de nos valeurs et de nos idéaux», a déclaré Barack Obama en ordonnant la fermeture du centre de Guantanamo d'ici un an.

Le nouveau président a signé un autre décret imposant que les États-Unis se conforment aux conventions de Genève et au manuel de l'armée de terre américaine dans le traitement des suspects de terrorisme.

Je cite la réaction de John Boehner, chef de file de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, qui donne une idée des défis politiques et juridiques auxquels Obama devra faire face à la suite de sa décision de fermer la prison de Guantanamo :

«Il y a des questions importantes qui doivent être résolues avant que le centre de détention terroriste de Guantanamo puisse être fermée. La question clé est: où mettez-vous ces terroristes?»

Notons qu'aucune charge n'a été retenue contre la grande majorité des quelque 200 détenus de Guantanamo. Dans une entrevue au Monde, Jean-Marie Fardeau, directeur du bureau parisien de Human Rights Watch, suggère que plusieurs d'entre eux soient transférés dans des prisons européennes. Je cite une de ses déclarations :

«Nous sommes pour que les États-Unis accueillent le plus de prisonniers possible, mais l'on craint que ce soit très difficile de s'intégrer dans ce pays pour un certain nombre d'entre eux. Leur réintégration sera plus tranquille en Europe. Aux États-Unis, on peut envisager des actes imprévisibles de la part de groupes extrémistes qui voudraient se venger. Pour leur propre sécurité, il vaut donc mieux qu'ils soient en Europe. Par ailleurs, on pense qu'un partage de cette charge serait un appui à la décision américaine. Ça ira encore plus vite si les Européens prennent en charge une petite part des détenus.»

(Photo AP)