Joe Klein signe une chronique instructive dans le nouveau numéro du magazine Time sur la réflexion de l'administration Obama vis-à-vis de l'Afghanistan, où se déroule un conflit d'importance secondaire aux yeux des nouveaux maîtres de Washington. Cela ne signifie pas que le président américain ne finira pas par s'enliser dans ce pays qui a enseveli plus d'un empire. Cela veut dire qu'il considère encore et toujours le Pakistan comme un problème beaucoup plus troublant. Après une rencontre sur la situation en Afghanistan et au Pakistan, un conseiller politique de la Maison-Blanche a d'ailleurs laissé tomber un Holy shit bien senti.

Je cite un passage de la chronique de Klein, qui fait allusion à une révision de la politique afghane des États-Unis dont a été chargé Bruce Riedel, chercheur de la Brookings Institution :

La révision de Riedel ne sera pas terminée avant la fin de mars, mais elle a déjà permis de clarifier les priorités et objectifs des États-Unis : «L'Afghanistan ne pèse pas lourd comparativement aux problèmes pakistanais», a déclaré un responsable familier avec la pensée de Riedel. «Notre objectif principal est de fermer les refuges d'Al-Qaeda et des talibans du côté pakistanais de la frontière. Si cela peut-être accompli, alors l'insurrection en Afghanistan sera gérable.»

Cela semble raisonnable, sauf que cela ne s'est jamais produit dans l'histoire.

Les Américains s'inquiètent tout particulièrement de la prise de contrôle des talibans dans la vallée de Swat, une région située dans le nord-ouest du Pakistan, à quelque 160 km seulement d'Islamabad. Pour avoir une meilleure idée de ce qui s'y passe, je vous invite fortement à jeter un coup d'oeil sur ce documentaire de 11 minutes.

P.S. : Pierre Foglia consacre sa chronique d'aujourd'hui à la déclaration de Stephen Harper sur l'Afghanistan qui a été largement ignorée par les médias américains.

(Photo AP)