Paul Krugman, chroniqueur au New York Times et prix Nobel 2008 de l'économie, a joint les rangs des critiques du secrétaire au Trésor Timothy Geithner, lui reprochant notamment son refus de considérer l'idée d'une éventuelle nationalisation des banques aux États-Unis. Selon Krugman, qui signe aujourd'hui cette chronique sur les tergiversations de Geithner, une brève implication de l'État dans les banques est l'unique solution à la crise actuelle. Il s'expliquait ainsi récemment dans son blogue :

«Certaines banques très importantes sont dangereusement proches du précipice; en fait, elles auraient déjà sombré si les investisseurs ne s'attendaient pas à être rattrapés par le gouvernement en cas de besoin. Deuxièmement, les banques doivent être sauvées. La faillite de Lehman Brothers a presque déruit le système financier mondial, et on ne peut pas prendre le risque de laisser des institutions bancaires encore plus importantes, comme Citigroup et Bank of America, imploser.»

La solution préconisée par Krugman ne fait évidemment pas l'unanimité chez les économistes. Mais presque tous les observateurs semblent s'entendre pour dire que la performance de Geithner à titre de secrétaire au Trésor n'a rien de rassurant. D'autant qu'il fait face à d'énormes problèmes sans l'appui de ses principaux collaborateurs. Comme on peut lire dans cet article, deux des personnes qui avaient été pressenties pour combler des postes clés au Trésor lui ont fait faux bond cette semaine.

(Photo Reuters)