Professeur en chef? C'est le titre que le New York Times confère à Barack Obama au lendemain de sa deuxième conférence de presse depuis son arrivée à la Maison-Blanche. Comme on peut lire dans cet article, le président n'a pas montré hier soir l'éloquence de sa campagne électorale ou l'humour de son apparition à l'émission de Jay Leno. Sur un ton sérieux, il s'est adressé aux journalistes comme à des étudiants, un style qui n'a pas semblé plaire aux journalistes du Times qui l'ont trouvé «endormant plutôt qu'énergisant».

Les journalistes du Washington Post ont offert une critique beaucoup plus positive de la performance du professeur en chef. Selon le critique de télévision Tom Shales, le président Obama a montré hier «presque toutes les facettes de sa personnalité qui l'ont rendu intensément populaire». Le chroniqueur David Ignatius a pour sa part estimé que le chef de la Maison-Blanche avait donné une explication «solide et persistante» de sa politique économique.

La conférence de presse survenait à un moment délicat de la jeune présidence de Barack Obama. Un mois après l'adoption d'un plan de relance économique de 787 milliards de dollars, le président doit composer avec la grogne du public vis-à-vis de Wall Street, ainsi qu'avec l'opposition républicaine et même démocrate face à ses priorités budgétaires. Il a appelé hier soir les Américains à la patience, tout en se réjouissant des «signes de reprise» économique.

L'échange clé de la conférence de presse est survenu lorsqu'un journaliste de CNN a demandé au président, à deux reprises, pourquoi il n'avait pas exprimé plus rapidement sa colère concernant les primes accordées à certains employés de l'assureur AIG. Comme un professeur s'adressant à un élève un peu lent, Barack a fini par offrir une réponse qui a été jouée et rejouée sur toutes les chaînes de télévision (voir vidéo ci-dessous) :

«Cela m'a pris deux jours, parce que j'aime savoir de quoi je parle avant de m'exprimer.»

On trouve ici une transcription de la conférence de presse et ici un compte-rendu en français de l'événement.

P.S. : Des réactions de la blogosphère.