Je m'étais promis de ne pas m'étendre sur l'imbroglio juridique opposant le démocrate Al Franken au républicain Norm Coleman pour un des sièges du Minnesota au Sénat des États-Unis. Tout indique que Franken a remporté plus de suffrages que le sénateur sortant lors de l'élection du 4 novembre dernier mais j'attendais le verdict final des tribunaux pour revenir sur le sujet.

Or le nouveau sénateur démocrate de Pennsylvanie Arlen Specter vient de faire une déclaration qui m'oblige à parler de cette histoire interminable. Le magazine du New York Times lui a demandé dans le cadre d'une entrevue s'il regrettait le fait qu'il n'y ait plus de sénateur juif chez les républicains depuis sa défection. Je cite sa réponse traduite par Yvon Thivierge, un de nos collaborateurs :

Que oui. Les tribunaux du Minnesota ont encore le temps de rendre justice et déclarer Norm Coleman gagnant.

La déclaration de Specter est étonnante pour au moins deux raisons. 1) Tous les tribunaux qui se sont déjà prononcés sur cette affaire ont donné raison à Franken, le démocrate. Et les probabilités sont minces que la Cour d'appel du Minnesota renverse les décisions antérieures. 2) Les deux tiers des électeurs du Minnesota souhaitent que Coleman, le républicain, abandonne ses recours juridiques et reconnaisse sa défaite.

Mais le sénateur Specter a fait fi de ces données et exprimé son soutien à celui que tous les démocrates voient comme un mauvais perdant. Cette position est d'autant plus suprenante que le sénateur aura besoin de l'appui des démocrates à l'occasion des primaires de son nouveau parti en Pennylvanie en vue des élections de mi-mandat de 2010.

Il suffit de lire ce billet de Kos pour avoir une idée de la réaction des blogueurs démocrates à la déclaration de Specter, dont ils se sont toujours méfiés.

P.S. : Oups! Arlen Specter a admis, tard hier soir, s'être mal exprimé en parlant de la situation au Minnesota. En bon démocrate qu'il est devenu, il souhaite la victoire d'Al Franken, a-t-il déclaré lors d'une entrevue avec un journaliste de GQ

(Photo AP)