L'administration Bush a-t-elle vraiment trahi les valeurs des États-Unis en autorisant la torture pour faire parler les suspects de terrorisme? Vous ne serez peut-être pas surpris d'apprendre que l'intellectuel américain Noam Chomsky répond à cette question par la négative. On peut lire ici son article sur le sujet dont je cite deux extraits traduit par Yvon Thivierge, un de nos collaborateurs :

Il est plus important de savoir que la torture a été systématiquement pratiquée dès les premières conquêtes du territoire national et qu'il a continué de l'être à mesure que les avancées impériales de l'«empire naissant» - nom que George Washington donnait à la nouvelle république - s'étendaient aux Philippines, Haïti et ailleurs. Il faut se rappeler aussi que la torture était le moindre des nombreux crimes d'agression, de terreur, de subversion et d'asphyxie économique qui ont noirci l'histoire américaine, comme ce fut le cas d'autres grandes puissances

(...)

Rien de ce qui précède ne signifie que les Bush, Cheney, Rumsfeld et autres n'y ont pas apporté d'importantes innovations. Dans la pratique courante, la torture n'était pas exercée directement par des Américains dans leurs propres chambres à torture créées par leur gouvernement mais était largement sous-traitée à des filiales. Comme le souligne Allan Nairn, auteur d'enquêtes sur la torture les plus révélatrices et courageuses : «En interdisant la torture, Obama élimine apparemment le petit nombre des tortures présentement pratiquées par des Américains mais maintient le gros des tortures inhérentes au système qui sont effectuées par des étrangers sous le parrainage des États-Unis. Le président pourrait cesser de soutenir les forces étrangères qui torturent mais a choisi de ne pas le faire.