Barton Gellman, qui a signé dans le Washington Post une série d'articles pénétrants et fait paraître un livre sur Dick Cheney - Angler -, revient aujourd'hui sur son sujet préféré dans les pages de son journal. Selon ses informations, l'ancien vice-président ne se gêne plus pour exprimer sa frustration concernant la mollesse et l'indépendance manifestées selon lui par George W. Bush au cours de son deuxième mandat. Je traduis deux passages de l'article de Gellman :

«Au cours du deuxième mandat, il a senti que Bush s'éloignait de lui», dit un participant à une réunion récente, décrivant la réponse de Cheney. «Il a déclaré que Bush était entravé par l'opinion publique et les critiques. Bush était plus vulnérable à ça. Il laissait entendre que Bush s'était ramolli, ou plutôt que Bush s'était endurci vis-à-vis des conseils de Cheney. Il a démontré une indépendance que Cheney n'avait pas vu venir. Il était clair que la doctrine de Cheney était coulée dans le béton - ne jamais s'excuser, ne jamais s'expliquer - alors que Bush devenait plus conciliant.» (...)

Bush a mis un terme à la simulation de noyade contre les suspects de terrorisme, fermé les prisons secrètes de la CIA, demandé la bénédiction du Congrès pour son programme de surveillance intérieure et tendu une perche diplomatique à l'Iran et à la Corée du Nord, qui étaient mûrs pour un «changement de régime» selon Cheney.

Selon Gellman, Cheney s'ouvrira sur cet aspect de sa relation avec Bush dans ses mémoires.