Coïncidence macabre : quelques jours seulement après la fusillade de Fort Hood, l'État de Virginie exécutera ce soir John Allen Muhammad, qui se fit mondialement connaître en 2002 comme le «sniper de Washington» pour avoir terrorisé la capitale américaine en tuant au hasard dix personnes en trois semaines. Converti à l'islam en 1987 et formé au tir d'élite dans l'armée américaine, Muhammad avait participé à la première guerre du Golfe. Selon son avocat, Jon Sheldon, la Virginie s'apprête à mettre à mort un homme souffrant d'une grave maladie mentale. Son procès a démontré que lui et son jeune complice, Lee Boyd Malvo, se considéraient comme des djihadistes.

Le suspect de Fort Hood, Nidal Malik Hasan, pourrait également être condamné à mort s'il est trouvé coupable devant un tribunal militaire du meurtre de 13 personnes. Son procès démontrera peut-être qu'il se voyait lui aussi comme un djihadiste. Quoi qu'il en soit, il reviendrait à Barack Obama de signer son mandat d'exécution.

Le président a fait partie aujourd'hui de ceux qui ont rendu hommage aux victimes de la tuerie de Fort Hood. Je cite des extraits de son discours :

«Il peut être difficile de comprendre la logique pervertie qui a conduit à cette tragédie. Mais nous savons la chose suivante: aucune croyance religieuse ne justifie ces actes meurtriers et lâches. Aucun Dieu juste et aimant ne les considère de façon favorable.»

«Et pour ce qu'il a fait, nous savons que le meurtrier sera jugé, dans ce monde et dans le suivant.»

«Nous sommes en temps de guerre. Pourtant ces Américains ne sont pas morts sur un champ de bataille étranger. Ils ont été tués ici, sur le sol américain, au coeur même de cette grande communauté américaine. C'est ce qui rend cette tragédie encore plus douloureuse et encore plus incompréhensible.»

(Photo AFP)