Ouf! Les faucons américains devraient rager en prenant connaissance des nouvelles du jour concernant l'Afghanistan. L'Associated Press semble avoir l'information la plus explosive : dans cet article, l'agence d'information affirme que Barack Obama n'acceptera aucune des stratégies militaires qui lui ont été présentées avant que celles-ci n'aient été revues et corrigées. L'AP cite un haut responsable du gouvernement selon lequel le président exige que soit clarifiée la date à laquelle et la manière dont l'armée américaine confiera la responsabilité de la sécurité du pays au gouvernement afghan.

Le Washington Post et le New York Times font pour leur part état (ici et ici) des doutes exprimés par l'ambassadeur américain à Kaboul, Karl Eikenberry, concernant l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan. Dans deux notes confidentielles envoyées à Washington au cours de la dernière semaine, le général à la retraite, qui a déjà servi en Afghanistan comme commandant des forces américaines, estime que les États-Unis ne devraient pas envoyer dans ce pays des renforts militaires tant et aussi longtemps que le gouvernement du président afghan Hamid Karzaï n'aura pas démontré sa volonté de combattre la corruption et la mal gouvernance qui ont favorisé la résurgence des talibans.

Le président Obama a examiné hier avec son conseil de guerre quatre stratégies pour l'Afghanistan. La première correspond à celle du commandant américain sur le terrain, le général Stanley McChrystal, qui réclame 40 000 soldats en plus des 68 000 déjà déployés. La deuxième, qui est défendue par le secrétaire à la Défense Robert Gates et la secrétaire d'État Hillary Clinton, préconise entre 30 000 et 35 000 soldats supplémentaires, la troisième entre 20 000 et 25 000 et la quatrième entre 10 000 et 15 000.

La présentation d'une quatrième stratégie coïncide avec l'envoi des notes confidentielles de l'ambassadeur Eikenberry à Washington. La plupart des soldats qui seraient déployés dans le cadre de ce scénario serviraient à l'entraînement des troupes afghanes. L'intervention de dernière heure du général Eikenberry aurait causé une vive controverse au Pentagone. Chose certaine, elle constitue un désaveu de la stratégie du général McChrystal.

(Photo AFP)