Le représentant démocrate de Pennsylvanie Bart Stupak a affirmé ce matin que lui et 11 autres élus de son parti étaient prêts à torpiller la réforme du système de santé si les dirigeants du Sénat et de la Chambre n'incluent pas dans une version finale l'amendement sur l'avortement qu'il avait réussi à faire adopter l'an dernier.

L'amendement Stupak stipulait qu'aucune subvention offerte dans le cadre de la réforme ne pouvait servir à acheter une assurance maladie couvrant les IVG. Cette disposition n'apparaît pas dans la version de réforme du Sénat sur laquelle la Chambre devra se prononcer avant de procéder à un vote final dans le cadre de la procédure dite de «réconciliation» où des modifications peuvent être apportées.

Le projet de loi de la Chambre des représentants avait été adopté l'an dernier avec 217 voix. Si, comme le dit Stupak, 12 élus démocrates mettent leur menace à exécution à cause de la question de l'avortement, la réforme ne passera pas. Je cite un extrait d'une entrevue accordée ce matin par Stupak à ABC (voir vidéo ci-dessus) :

«Je veux une réforme du système de santé, mais nous n'allons pas abandonner certains principes et certaines convictions qui nous tiennent à coeur.»

La réaction de la secrétaire à la Santé Kathleen Sebelius laisse présager un affrontement. Celle-ci a déclaré qu'il n'était pas question de changer le statu-quo sur la question, la loi interdisant déjà le financement public à l'avortement.

La sortie de Stupak, qui s'ajoute aux réticences de démocrates soi-disant conservateurs sur le plan fiscal, fait paraître fort optimiste la Maison-Blanche, qui a fixé aujourd'hui au Congrès, par la voix de son porte-parole, la date butoir du 18 mars pour le vote final sur la réforme.