Le quotidien britannique The Guardian a fait appel à John Le Carré, créateur de George Smiley, protagoniste de quelques-uns de ses meilleurs romans d'espionnage, dont La Taupe et Les Gens de Smiley, pour analyser l'échange d'espions entre les États-Unis et la Russie qui a été complété aujourd'hui avec succès à Vienne. Je cite un extrait de son article dans le texte :

Finally, why now, after our own spies have trailed and bugged these incompetent children at play for a decade? And why Vienna?

Is it because, as conspiracy theorists are beginning to whisper, rightists inside America's innumerable intelligence agencies (which from everything Obama has recently told us are just as out of control as their Russian confrères) have decided to raise the spectre of the cold war at the very moment when the president is deemed to be drawing closer to Russia?

Then might this also be the reason for the theatrical backcloth of Vienna? Are the reactionaries on both sides of the iron curtain that they would dearly love to erect laying on a bumper show for us? As we watch live in glorious Technicolor the greatest spy-swap of the 21st century, and hear in our memories the zither twanging out the Harry Lime theme, do the spies expect us to go scurrying back to our cold war shelters? Is that the cunning plan?

Jean Richard, un de nos lecteurs, nous offre cette traduction de l'extrait précédent :

Finalement, pourquoi maintenant, après que nos propres espions aient suivi et enregistré les jeux enfantins de ces incompétents pendant une décennie? Et pourquoi à Vienne?

Serait-ce parce que, ainsi que le chuchotent les conspirationnistes, les tenants de la droite au sein des innombrables agences d'espionnage américaines (qui, en se fiant aux récents propos d'Obama, sont tout aussi hors de contrôle que leurs confrères russes) ont décidé de faire ressurgir le spectre de la guerre froide au moment même où on assiste à un rapprochement entre le président américain et la Russie?

Serait-ce également la raison du choix de Vienne comme toile de fond? Les réactionnaires de part et d'autre de ce rideau de fer qu'ils aimeraient voir ressurgir nous monteraient donc un beau spectacle? Pendant que nous suivons dans un glorieux Technicolor le plus grand échange d'espions du 21e siècle, sur la cithare du thème de Harry Lime, les espions espèrent-ils nous voir courir vers nos abris de la guerre froide? Est-ce là leur astucieux plan?

(Photo AP)