Même s'il est fier de ses réalisations depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama parle beaucoup ces jours-ci de ce qu'un de ses conseillers appelle «Obama 2.0», une nouvelle version de sa présidence qui tiendra compte des erreurs «tactiques» commises depuis janvier 2009 et de la réalité à laquelle il devra faire face au lendemain des élections de mi-mandat (quels que soient les résultats, il s'attend à avoir de meilleures relations avec les républicains).

Le sentiment de fierté du président n'est évidemment pas universel, comme l'explique le journaliste Peter Baker dans un long article écrit pour le New York Times Magazine et intitué «Éducation d'un président», dont on trouve une version sur le site internet du quotidien. Ayant interviewé Obama et deux douzaines de ses conseillers, Baker rend bien l'état de choc de plusieurs d'entre eux à la mi-temps du mandat présidentiel.

Accusé à gauche de ne pas en avoir assez fait, fustigé à droite pour en avoir trop fait, le président peut tenter de se consoler en se disant qu'il est un peu plus populaire que ne l'étaient Ronald Reagan et Bill Clinton au même stade de leur présidence respective. Mais ce n'est pas à eux que Barack Obama est comparé ces jours-ici. Jimmy Carter, le président d'un seul mandat, est la référence de plusieurs commentateurs.

Ce qui me conduit à citer dans le texte une chronique signée par Mark Halperin, de l'hebdomadaire Time, à propos du consensus auquel seraient arrivées les élites politiques et médiatiques concernant la Maison-Blanche d'Obama :

With the exception of core Obama Administration loyalists, most politically engaged elites have reached the same conclusions: the White House is in over its head, isolated, insular, arrogant and clueless about how to get along with or persuade members of Congress, the media, the business community or working-class voters. This view is held by Fox News pundits, executives and anchors at the major old-media outlets, reporters who cover the White House, Democratic and Republican congressional leaders and governors, many Democratic business people and lawyers who raised big money for Obama in 2008, and even some members of the Administration just beyond the inner circle.

(Photo Reuters)