«Est-il hyperbolique de dire que le Parti démocrate est en proie à une dépression nerveuse?» Mark Halperin soulève la question dans ce billet, affirmant n'avoir jamais vu en 22 ans de journalisme politique un comportement semblable à celui des démocrates hier.

Le journaliste de l'hebdomadaire Time faisait notamment référence à deux pubs réalisées par des groupes progressistes, qui exhortent le président à tenir tête aux républicains sur la question de la pérennisation des réductions d'impôts consenties sous la présidence de George W. Bush, qui arriveront à échéance à la fin du mois. Voici l'annonce que le groupe MoveOn.org a diffusée hier :

Cette pub s'ajoute au vote purement symbolique de la Chambre des représentants, qui a approuvé hier le prolongement des allégements fiscaux de l'ère Bush pour les familles des classes moyennes, en laissant expirer ceux pour les familles gagnant plus de 250 000$ par an.

Or le vote de la Chambre et la pub de MoveOn sont intervenus au moment même où, selon cet article, la Maison-Blanche négociait sans trop de succès avec les républicains un renouvellement au moins temporaire de toutes les réductions d'impôts consenties par le 43e président en échange de l'extension de déductions fiscales pour les familles à revenus modestes et les PME ainsi que du prolongement d'un programme d'indemnisation du chômage qui a expiré mardi.

Les républicains se disent prêts à prolonger le programme d'indemnisation du chômage si les démocrates parviennent à réduire le budget actuel de 12,5 milliards de dollars, un montant correspondant aux indemnisations de quelque deux millions de chômeurs sur un an. «C'est tellement injuste», a déclaré hier la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, en faisant notamment allusion au fait que les républicains insistent sur la pérennisation des réductions d'impôts pour les familles gagnant plus de 250 000$ par an et les individus gagnant plus de 200 000$ par an, un «cadeau» qui ajouterait 700 milliards de dollars à la dette nationale sur dix ans.

Le représentant de New York Charlie Rangel est un autre démocrate qui trouvait la vie injuste hier : la Chambre a adopté par 333 voix contre 79 une motion de «censure» contre lui pour conduite contraire à l'éthique. Le politicien de Harlem devra également s'acquitter de ses dettes envers le fisc.

(Photo Wkimedia Commons)