La Chambre des représentants à majorité républicaine a entamé hier trois jours de débat sur un projet de loi de budget provisoire pour le reste de l'exercice budgétaire 2011 qui contient 61 milliards de dollars d'économies. Combien d'emplois seraient-ils détruits à la suite de ces réductions budgétaires très sévères qui toucheraient presque tous les services du gouvernement fédéral?

La question a été posée hier par une journaliste de Pacifica Radio au président de la Chambre, John Boehner, lors d'une conférence de presse. Je cite la réponse controversée du représentant d'Ohio :

«Au cours des deux dernières années, depuis que le président Obama a pris ses fonctions, le gouvernement fédéral s'est enrichi de 200 000 nouveaux emplois. Et si certains de ces emplois sont perdus à cause de cela (les réductions budgétaires, ndlr), qu'il en soit ainsi. Nous sommes sur la paille. Il est temps que nous soyons sérieux à propos de la façon dont nous dépensons l'argent public.»

Tant pis? La journaliste de Pacifica Radio est revenue à la charge en demandant au représentant d'Ohio s'il avait une estimation du nombre d'emplois qui seraient détruits par les coupes drastiques proposées par les républicains, qui reflètent les priorités du Tea Party. Sa réponse : «Je ne le sais pas.»

Comme on peut le lire dans cet article, le chroniqueur du Washington Post Dana Milbank a obtenu une réponse auprès de Scott Lilly, spécialiste du budget au Center for American Progress, un groupe de recherche progressiste. Selon Lilly, les réductions contenues dans le projet de loi républicain élimineraient directement 650 000 emplois gouvernementaux et indirectement 325 000 emplois privés, de quoi exposer les États-Unis au risque d'une nouvelle récession. Tant pis?

Cela dit, le projet de loi des républicains de la Chambre n'a aucune chance d'être adopté comme tel par le Sénat à majorité démocrate. Les sénateurs républicains espèrent cependant convaincre des démocrates modérés de voter en faveur de leur version de projet de loi de budget provisoire.

Et si la Chambre et le Sénat ne parviennent pas à s'entendre d'ici le 4 mars sur un budget pour le reste de l'exercice 2011? Comme l'explique Chris Cillizza dans ce clip, le gouvernement fédéral pourrait être obligé de fermer ses portes. Tant pis?

(Photo The New York Times)