C'est le cri d'alarme de Brigitte Gabriel, nom d'emprunt d'une chrétienne d'origine libanaise dont les conférences attirent les foules dans des églises, synagogues et autres lieux publics aux États-Unis. Fondatrice de l'organisation ACT! for America, Gabriel fait aujourd'hui l'objet d'articles dans Politico et le New York Times (ici et ici). À l'entendre, les Américains ne doivent pas seulement craindre les islamistes radicaux mais les musulmans tout court. Je cite un extrait du discours typique de Gabriel, qui a également fait paraître deux livres (Because They Hate et They Must Be Stopped) :

«L'Amérique a été infiltrée à tous les niveaux par des radicaux qui veulent nuire à l'Amérique. Ils ont infiltré la CIA, le FBI, le Pentagone, le département d'État. Ils sont radicalisés dans des mosquées radicales dans nos villes et nos communautés au sein même des États-Unis.»

Gabriel, 46 ans, et son organisation ont joué un rôle clé dans l'adoption par l'Oklahoma d'un amendement constitutionnel interdisant l'application de la charia. Co-animatrice d'une nouvelle émission de télévision diffusée sur le câble, elle a accueilli le mois dernier comme tout premier invité Peter King, président de la commission sur la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, qui tiendra jeudi la première d'une série d'auditions sur la «radicalisation» des musulmans américains.

Brian Fishman, expert américain du contre-terrorisme, s'inquiète du message de Gabriel et ses semblables :

«Quand vous avez des gens qui cherchent le pire dans l'islam et l'appliquent aux croyances religieuses de 1,5 ou 1,6 milliard de personnes, vous ne faites que renforcer les vrais extrémistes.»

L'article du Times prend fin sur cette déclaration d'une femme du Texas qui venait tout juste d'entendre une conférence de Gabriel :

«Elle m'a vraiment ouvert les yeux sur l'islam. Je n'avais pas réalisé que cette religion était à ce point infiltrée dans nos écoles, partout.»

(Photo The New York Times)